Réactualisation du mardi 2 août 2016 : Anne Sila sera, avec son Magnetic Orchestra, au programme de la dix-septième édition du festival international de jazz de Tanger, au Maroc, du 22 au 25 septembre 2016. Courez-y. D’abord parce que Tanjazz est un bel événement (voir ma chronique en cliquant ici) et ensuite parce que cette année, Philippe Lorin a concocté une programmation entièrement consacrée au jazz au féminin, toujours très éclectique et qui sort des sentiers battus par les autres festivals. Avec, entre tant d’autres, Gaëlle Buswel, Terri Lyne Carrington, Grainne Duffy, Florence Fourcade, AyseDeniz Gokcin, Ada Montellanico, Andrea Motis, une autre Anne (Paceo), Susana Sawoff, Nina van Horn ou encore Anne Wolf.
Réactualisation du vendredi 15 mai 2015 : Anne Sila sera l’une des invités du pianiste Jacky Terrasson à l’Olympia le mardi 9 juin 2015. En compagnie (notamment) du trompettiste Stéphane Belmondo, du guitariste Marcio Faraco et de la chanteuse Cecile McLorin-Salvant, l’une des plus belles découvertes de ces dernières années en jazz vocal.
Elle a le sourire lumineux. Au point qu’Anne Sila est qualifiée de « solaire » par Éric Torlini, directeur artistique du festival Couleur Jazz. Solaire ? Le concert d’Anne témoigne pourtant d’abord d’une indéniable fraîcheur, conjuguée à une étonnante maturité pour une si jeune musicienne. Ce sourire lumineux évoque la douce clarté d’une aurore estivale du Grand Nord. À l’orée d’une quasi-nuit qui tarde un peu à s’échapper et d’un jour qui aspire à poindre. Un diapason septentrional qui s’accorde bien à la voix d’Anne. Encore un tantinet ancrée dans un solide enseignement musical qu’elle subvertit toutefois déjà pour expérimenter les itinéraires de ses prochaines aventures. Bref, la voie d’une voix qui, demain, en conjuguant ses multiples talents, pourrait bien compter dans le monde du jazz vocal. En prémices d’une promesse : joli filet et léger voile (qui rappelle parfois une Lisa Ekdhal ; minauderies en moins), finesse extrême du phrasé, et ce délicat murmure dont elle joue à merveille (comme sur My foolish heart), à l’instar de la grande Betty Carter, mais sur un registre moins spectaculaire. Enfin, ce souffle apprivoisé que n’aurait pas renié un Stan Getz. Pour Couleur Jazz, Anne Sila a choisi un trio qui sait rester au service de son chant mais qu’elle n’hésite pas à solliciter : François Gallix aux graves fondateurs, Benoît Thevenot, qui tricote un bel écrin pianistique au lyrisme juste contenu, et à la batterie, Nicolas Serret, au jeu tout à la fois discret et d’une redoutable efficacité. Littéralement emportée par le combo, Anne Sila s’envole sur un répertoire aux tempos rapides, faisant montre d’une parfaite maîtrise rythmique, d’un joli sens de l’harmonie qui lui permet quelques improbables échappées dans des chorus très enlevés et d’un contact enjoué avec son public qu’elle met d’ailleurs à contribution lors d’un bis sur Route 66. À peine regrettera-t-on l’absence d’une ou deux ballades supplémentaires qui nous aurait permis d’écouter la belle dans un contexte plus intime. Mais on se console avec cette magnifique composition de sa plume autour du poème de Victor Hugo Demain, dès l’aube, qui a déjà des allures de futur standard du French songbook ;-) Anne revient ici au violoncelle, son premier instrument. Et elle y est radieuse. Comme si celui dont on dit que sa tessiture est la plus proche de celle de l’âme humaine pouvait lui ouvrir d’autres portes pour un singulier duo. Un concert comme un petit bonheur…
Pascal Kober
Renifleur du temps
Samedi 28 avril 2012
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