Jaco Pastorius : Live in New York City, volume three

Paris. New Morning. Hiver 1984. Mon dernier concert de Pastorius. Mais était-ce bien un concert  ? Était-ce bien Pastorius  ? Ou l’ombre de celui qui fut le bassiste le plus inventif de ces dernières années  ? Pourquoi n’ai-je résisté que durant deux thèmes  ? Les réponses sont sur ce disque, enregistré en 1985 à New-York. Musiciens insipides, arrangements inexistants, réglages de son en plein milieu du concert, beuglantes du chanteur, citations musicales de mauvais goût, bruit de fond du public, vibrations du timbre de la caisse claire pendant les chorus, Naïma de Coltrane devenu Niema sur le livret, mêmes plans de basse, pourtant emblématiques, péniblement (et parfois approximativement) ressassés, et pour finir, le grand Jaco trébuchant rythmiquement et se faisant seconder par Hiram Bullock à la guitare sur Teen town, un thème au phrasé complexe qu’il avait lui-même écrit à un tempo autrement plus rapide, en 1977, pour Weather Report. Nous sommes là à des années-lumière de deux authentiques merveilles aujourd’hui rééditées en compact  : Invitation du Word of mouth big band, enregistré en 1983 au Japon par Warner (WPCP-4932) et le double album en public Shadows and light de la chanteuse Joni Mitchell où le bassiste apparaissait en pleine possession de ses moyens en 1979 avec Don Alias, Michael Brecker, Lyle Mays et Pat Metheny (Asylum 704-2). Ce disque médiocre témoigne quant à lui de la période la plus sombre (après 1984) de l’existence de Pastorius. Message aux charognards  : arrêtez le massacre.

Pascal Kober

Musiciens  : Jaco Pastorius (b), Hiram Bullock (g), Kenwood Dennard (dm), Butch Thomas (s), Delmar Brown (synth), Michael Gerber (p) et Jerry Gonzales (tp, perc).
Thèmes  : Bass & percussion intro, Continuum, N.Y.C. groove #2, Teen town, Alfie, Why I sing the blues, Promise land, If you could see me now, Niema (sic).
Enregistré  : en novembre 1985 à New York.
Durée  : 71’01  ».
Référence  : Big World Music BW 1003.

Chronique publiée dans le numéro 496, daté janvier 1993, de la revue Jazz Hot. Mise à jour du 8 avril 2004 : il semblerait que la publication de ce disque (et d’une longue série d’autres tout aussi médiocres) ait été faite pour de bonnes raisons. Lire ici.


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