I comme Intimité

ABÉCÉDAIRE AMOUREUX DU JAZZ

Lou Tavano Jazz Club de Grenoble, 2012 Photo : Pascal Kober

Lou Tavano
Jazz Club de Grenoble, 2012
Photo : Pascal Kober

Elle aime Bali, la Russie et la musique classique. Et ça me suffirait pour l’aimer… « Pour ceux qui n’aiment pas le jazz »… En 1992, je titrais ainsi un texte qui se concluait par : « L’amour du jazz est un cheminement, avec des étapes où il fait bon se reposer avant d’aborder d’autres aventures. Un seul fil conducteur : la curiosité. Sans laquelle rien n’a jamais été possible. Il existe mille façons d’aimer le jazz. Comme il existe mille manières d’aimer. Tout court. » Écoutez Lou Tavano. Son dernier album s’intitule For You… Pour toi.

Retrouvez cette image dans mon ABÉCÉDAIRE AMOUREUX DU JAZZ, un livre de 180 pages, publié aux éditions Snoeck, préfacé par Marcus Miller et qui rassemble plus de 200 portraits de musiciens saisis sur scène comme en coulisses, aux quatre coins du monde pour la revue Jazz Hot.

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I as in Intimity

AN ABC FOR JAZZ LOVERS

Lou Tavano Jazz Club de Grenoble, 2012 Photo : Pascal Kober

Lou Tavano
Jazz Club de Grenoble, 2012
Photo : Pascal Kober

She likes Bali, Russia, and classical music. And that’s enough for me to love her… “For those who don’t like jazz”… In 1992, this was a title I gave to an article which ended with : “Love of jazz is a path, with stages where it’s good to rest before tackling other adventures. A single thread : curiosity. Without which nothing has ever been possible. There are a thousand ways of loving jazz. Just as there are a thousand ways of loving. Period. Listen to Lou Tavano. Her latest album is titled For You

This picture is published in my ABC FOR JAZZ LOVERS, the english version of my Abécédaire amoureux du jazz, a 180 pages book with a foreword by Marcus Miller, published by Snoeck and which bring together more than 200 jazz portraits took on stage and backstage all around the world for Jazz Hot magazine.

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H comme Happening

ABÉCÉDAIRE AMOUREUX DU JAZZ

Bobby McFerrin Festival Jazz à Vienne, 2010 Photo : Pascal Kober

Bobby McFerrin
Festival Jazz à Vienne, 2010
Photo : Pascal Kober

Happening. Si, si, ça arrive ! Et même plus souvent qu’on ne le croit. Ça a même quelque chose à voir avec de l’art ! Arpentant le proscenium, le chanteur américain se joue de l’acoustique du théâtre antique comme du public qui, ravi, lui renvoie ses sourires et son bonheur d’être là. Magie des vieilles pierres et du sens du spectacle d’un musicien qui, faut-il le rappeler, est connu pour ce qui est devenu un tube : Don’t Worry, Be Happy ! On ne saurait mieux dire !

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H as in Happening

AN ABC FOR JAZZ LOVERS

Bobby McFerrin Festival Jazz à Vienne, 2010 Photo : Pascal Kober

Bobby McFerrin
Festival Jazz à Vienne, 2010
Photo : Pascal Kober

Happening. Yes, yes, it’s happening ! And even more often than you think. It even has something to do with art ! Criss-crossing the stage, the American singer Bobby McFerrin plays with the acoustics of the ancient theatre as he does with the audience which, delighted, returns his smiles and his joy at being there. The magic of old stones and the sense of spectacle of a musician who, if we need reminding, is best known for what has become a big hit : Don’t Worry, Be Happy ! We couldn’t put it better !

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G comme Groupes

ABÉCÉDAIRE AMOUREUX DU JAZZ

Manhattan Transfer Festival Jazz à Vienne, 1987 Photo : Pascal Kober

Manhattan Transfer
Festival Jazz à Vienne, 1987
Photo : Pascal Kober

Quelques formations emblématiques marquent l’histoire du jazz, avec une identité artistique de groupe. Sans des musiciens comme Janis Siegel, Tim Hauser, Cheryl Bentyne et Alan Paul, le public du jazz se réduirait à peau de chagrin. Souvent méprisé par la critique spécialisée, Manhattan Transfer a su séduire les amateurs tout en poursuivant la longue tradition des formations de jazz vocal et de l’entertainment.

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G as in Groups

AN ABC FOR JAZZ LOVERS

Manhattan Transfer Festival Jazz à Vienne, 1987 Photo : Pascal Kober

Manhattan Transfer
Festival Jazz à Vienne, 1987
Photo : Pascal Kober

One or two iconic bands have left their mark on the history of jazz, with the artistic identity of a group. Without musicians like Janis Siegel, Tim Hauser, Cheryl Bentyne and Alan Paul, the jazz audience would be reduced to next to nothing. Often scorned by specialized critics, The Manhattan Transfer has managed to win over jazz buffs while carrying on the long tradition of vocal jazz bands and entertainment.

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F comme Fantaisies

ABÉCÉDAIRE AMOUREUX DU JAZZ

Dee Dee Bridgewater, China Moses et… Elliott Festival Jazz à Vienne, 2010 Photo : Pascal Kober

Dee Dee Bridgewater, China Moses et… Elliott
Festival Jazz à Vienne, 2010
Photo : Pascal Kober

Trente ans que j’écoute Dee Dee. Depuis ses reprises des standards d’Ella Fitzgerald jusqu’à sa version jazz de Carmen (oui, celle de Bizet, réarrangée par Ivan Jullien à la demande de Jean-Paul Boutellier) en passant par son joli French SongBook avec Louis Winsberg. Trente ans et pas un raté. Les grincheux lui reprochent son abattage. Moi, c’est comme ça que je l’aime, Dee Dee. Avec son bagout. Avec la complicité tissée avec sa fille, China, grande chanteuse de jazz. Et avec Elliott, son chien qui tire la langue aux photographes !

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F as in Fun

AN ABC FOR JAZZ LOVERS

Dee Dee Bridgewater, China Moses et… Elliott Festival Jazz à Vienne, 2010 Photo : Pascal Kober

Dee Dee Bridgewater, China Moses and… Elliott
Festival Jazz à Vienne, 2010
Photo : Pascal Kober

I’ve been listening to Dee Dee for 30 years. From her revivals of Ella Fitzgerald standards to her jazz version of Carmen (yes, Bizet’s, rearranged by Ivan Jullien at the request of Jean-Paul Boutellier) in her lovely French Song Book with Louis Winsberg. Thirty years, and not one missed. Cantankerous people criticize her for her dynamism. For me, that’s just what I like about Dee Dee. With her gift of the gab. In cahoots with her daughter China, a great jazz singer. And with Elliott, her dog, sticking his tongue out at photographers !

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E comme Enfants

ABÉCÉDAIRE AMOUREUX DU JAZZ

Sahib Shihab, Anthony Anelli et Benny Powell Festival Jazz Musiques, Grenoble, 1986 Photo : Pascal Kober

Sahib Shihab, Anthony Anelli et Benny Powell
Festival Jazz Musiques, Grenoble, 1986
Photo : Pascal Kober

Trois grands solistes américains étaient les invités de l’Orchestre régional de jazz dirigé par André Anelli. Dont le fils clôturera le concert par une jam-session ! Quelle autre forme de musique aurait permis cette rencontre ? Où qu’il aille dans le monde, le musicien de jazz sait qu’il pourra jouer de façon impromptue avec n’importe quel autre musicien de jazz s’ils s’entendent sur une grille d’accords et la tonalité d’un standard du Great American SongBook. Le jazz ? Une culture partagée…

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E as in Encouragement

AN ABC FOR JAZZ LOVERS

Sahib Shihab, Anthony Anelli et Benny Powell Festival Jazz Musiques, Grenoble, 1986 Photo : Pascal Kober

Sahib Shihab, Anthony Anelli et Benny Powell
Festival Jazz Musiques, Grenoble, 1986
Photo : Pascal Kober

These three great American soloists were the guests of the Regional Jazz Big Band conducted by André Anelli. Whose son would wind up the concert with a jam session ! What other form of music would have allowed such an encounter ? Wherever a jazz musician goes in the world, he knows he will be able to play in an impromptu way with any other jazz musician, if they agree on a set of chords and the key of a Great American Song Book standard. Jazz ? A shared culture…

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D comme détente

ABÉCÉDAIRE AMOUREUX DU JAZZ

Lisa Simone Festival Jazz à Vienne, 2016 Photo : Pascal Kober

Lisa Simone
Festival Jazz à Vienne, 2016
Photo : Pascal Kober

J’avais rencontré Nina, sa maman, en 1992, dans un festival à Pointe-à-Pitre. Pas facile, la maman… Et vie tout aussi pas facile pour Lisa, sa fille. L’ancienne de l’US Air Force est en empathie immédiate avec son public et tous ceux qu’elle rencontre. Ce jour-là, elle m’a accordé deux petites séances photos. La première en mode glamour en studio. La seconde, ici, plus décontractée, pour ce portrait «  à la John Lennon » dont je sais qu’elle l’adore… Le portrait, tout comme Lennon !

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D as in Daydream

AN ABC FOR JAZZ LOVERS

Lisa Simone Festival Jazz à Vienne, 2016 Photo : Pascal Kober

Lisa Simone
Festival Jazz à Vienne, 2016
Photo : Pascal Kober

I met her mother, Nina, in 1992, at a festival in Pointe-à-Pitre, French West Indies. Not easy, her mum… And not an easy life for Lisa, her daughter. A former member of the US Air Force, she instantly empathizes with her audience, and everyone she meets. On that particular day, she gave me two short photo sessions. The first in glamour mode, in a studio. The second here, more relaxed, for this John Lennon-style portrait. And I knew she adored him. The portrait… just like Lennon !

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C comme Contrebasse

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Esperanza Spalding Festival Les Estivales de Savoie, château des ducs de Chambéry, 2013 Photo : Pascal Kober

Esperanza Spalding
Festival Les Estivales de Savoie, château des ducs de Chambéry, 2013
Photo : Pascal Kober

Je l’ai connue en 2009 avec un premier album, Junjo, presque orthodoxe. Il y a aujourd’hui du Frank Zappa chez elle et ses concerts rugissent d’une belle énergie juvénile. Succès auprès du public. Moins auprès de la critique jazz. Moi, j’aime l’audace insolente de cette compositrice d’à peine trente ans, avec son enfance dans les quartiers difficiles de Portland et son parcours de première de la classe, qui se fiche de l’avis du sérail et, au fond, aime d’amour son instrument comme son public.

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C as in Contrabass

AN ABC FOR JAZZ LOVERS

Esperanza Spalding Festival Les Estivales de Savoie, château des ducs de Chambéry, 2013 Photo : Pascal Kober

Esperanza Spalding
Festival Les Estivales de Savoie, château des ducs de Chambéry, 2013
Photo : Pascal Kober

I was introduced to Esperanza Spalding in 2009 when her first album, Junjo, which was virtually mainstream, appeared. These days, there’s something Frank Zappa’-like about her, and her concerts bellow with a wonderful youthful energy.  A great success with the public.  Less so among jazz critics. Personally, I like the cheeky daring of this composer, barely thirty years-old, with her childhood spent in the poor neighbourhoods of Portland, Oregon, and her top of the class career, who pokes fun of what the establishment thinks, and loves her instrument as much as she loves her audience.

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B comme Balance

ABÉCÉDAIRE AMOUREUX DU JAZZ

Chick Corea International Istanbul Jazz Festival, Turquie, 1996 Photo : Pascal Kober

Chick Corea
International Istanbul Jazz Festival, Turquie, 1996
Photo : Pascal Kober

Dans le jargon des musiciens, la «  balance » (ou sound-check) est ce moment où ils peaufinent l’équilibre de leurs instruments en lien avec les deux ingénieurs du son. Le premier leur fait face, derrière sa console de mixage, pour régler les «  façades ». Le second, encore plus important pour les artistes, est discrètement installé à même la scène pour soigner le son des enceintes de retour, individuellement réglées pour chacun des musiciens. Un beau terrain de jeu pour le photographe.

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B as in Backstage

AN ABC FOR JAZZ LOVERS

Chick Corea International Istanbul Jazz Festival, Turquie, 1996 Photo : Pascal Kober

Chick Corea
International Istanbul Jazz Festival, Turquie, 1996
Photo : Pascal Kober

In musicians’ jargon, the sound check is that moment when they fine-tune the balance of their instruments, helped by the two sound engineers.  The first stands opposite them, behind his mixing console, to adjust the “façades”, the front of the house.  The second, who is even more important for the artists, is discreetly installed on the stage to handle the sound from the feedback speakers, individually adjusted for each of the musicians. A fabulous place for a photographer who’s able to work backstage.

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A comme Afrique

ABÉCÉDAIRE AMOUREUX DU JAZZ

Randy Weston Festival Jazz à Vienne, 2016 Photo : Pascal Kober

Randy Weston
Festival Jazz à Vienne, 2016
Photo : Pascal Kober

Le jazz prend sa source sur ce continent. À la fin des années 1960, Randy Weston a été parmi les premiers à réunir musiciens africains et américains. Il avait ainsi ouvert un club de jazz au Maroc, invitant des musiciens gnawas à partager la scène avec lui. Lorsqu’il m’a accordé cette séance de portrait, il fêtait ses 90 ans. Bon pied, bon œil (et surtout excellente oreille !), Randy Weston a une fois de plus enchanté son public lors de son concert. Chapeau bas, monsieur Weston !

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A as in Africa

AN ABC FOR JAZZ LOVERS

Randy Weston

Randy Weston
Festival Jazz à Vienne, 2016
Photo : Pascal Kober

The African continent is the source of jazz.  In the late 1960s, Randy Weston was one of the first to bring African and American musicians together.  To do so, he opened a jazz club in Morocco, inviting gnawa musicians to share the stage with him. When he agreed to this portrait session, he was 90.  Hale and hearty (and with above all, a great ear!), Randy Weston once again charmed his audience at the concert. Hats off to you, Mr. Weston !

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An ABC for Jazz Lovers: the Advent calendar

An ABC for Jazz LoversAlmost as many days before Christmas as letters in my ABC for Jazz Lovers, the english version of my Abécédaire amoureux du jazz ! Here is my Advent calendar. Every day, one picture and its caption, extract from this 180 pages book with a foreword by Marcus Miller, published by Snoeck and which bring together more than 200 jazz portraits took on stage and backstage, for more than thirty years now, all around the world for Jazz Hot magazine. For those who love jazz and to those who think they… don’t (!), a good idea for a Christmas present  ! Want to order  ? Here it is  :

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Jon Hendricks (1921-2017)

À la fin des années 1950, il fut le «  papa » du style vocalese, cette façon si singulière d’adapter à la voix le son et le phrasé des instruments des orchestres de jazz, repris notamment en France par les Double Six. Il était aussi et surtout le papa de Michele Hendricks, formidable «  scatteuse » et chanteuse de jazz qui vit en France depuis de nombreuses années. Jon nous a quitté hier à l’âge de 96 ans. Avec toi, Michele…

Et so long Jon, pour ces instants de bonheur glanés au fil de tes concerts (où j’ai notamment pu croquer ce portrait qui figure dans mon Abécédaire amoureux du jazz).

Pascal Kober

Jon Hendricks Festival Jazz à Vienne 1991 Photo : Pascal Kober

Jon Hendricks
Festival Jazz à Vienne, 1991
Photo : Pascal Kober

PS. Quelques textes sur Jon que j’ai publiés dans la revue Jazz Hot :

JON ET MICHELE HENDRICKS

Tel père, telle fille

En 1991, ils s’étaient croisés, presque furtivement, sur la scène du théâtre antique du festival de Vienne (voir le numéro 482 de Jazz Hot). Michele se produisait alors avec Vocal Summit, et Jon avec sa Company, sa petite famille en quelque sorte, regroupant notamment sa femme Judith et son autre fille Aria. Jon était alors à deux doigts de fêter son anniversaire et il me confiait après son concert : « J’ai bientôt 70 ans, mais c’est mon corps qui a cet âge-là. Mon cœur, lui, en a toujours 9 !  » Merveilleux grand-père… Au-delà des évidentes divergences musicales entre les deux formations vocales (l’une plutôt audacieuse, l’autre respectant davantage la tradition du style vocalese), le père et la fille s’étaient retrouvés sur un terrain : le plaisir de chanter ensemble. Surtout, ils avaient joué le jeu des retrouvailles en direct, inopinées, non calculées, sincères. Un bœuf en somme, un peu de cette essence même du jazz, aujourd’hui trop souvent absente des grandes manifestations estivales. Moment de grâce sur Everybody’s Boppin’ qui a séduit Jean-Paul Boutellier, alors directeur de Jazz à Vienne.

Pascal Kober

Jon Hendricks
Recorded in person at the Trident
Musiciens  : Jon Hendricks (voc), Noel Jewkes (ts), Flip Nunez (p), Fred Marshall (b) et Jerry Granelli (dm).
Thèmes  : This could be the start of something big, Watermelon man, Old folks, Gimme that wine, One rose, Cloudburst, Shiny silk stockings, Yeh  ! Yeh  !, I wonder what’s become of Sally, Stockholm sweetnin’, Jon’s Mumbles.
Enregistré  : en 1965 à Sausalito.
Durée  : 36’23.
Référence  : Mercury 510 601-2.

«  Mister No Blues  », tel pourrait être le surnom de Jon Hendricks. Non qu’il ne sache pas taquiner la note bleue, mais bien parce que ses textes, ses thèmes, son interprétation explosent de joie. Dans les notes de la pochette originale, Leonard Feather met d’ailleurs l’accent sur cette philosophie  : «  L’homme prend du bon temps et veut que le public partage son sentiment. Une attitude regardée avec condescendance et suspicion dans certains cercles musicaux modernes.  » Déjà en 1965  ? Sur un répertoire dévolu aux standards, Jon Hendricks est tour à tour crooner (Old folks), romantique (One rose), facétieux (Shiny silk stockings) ou truculent (ah, le «  Brigitte Bârdâ  » de Gimme that wine !). Il y a du plaisir et du sourire, de la jouissance et du rire chez ce chanteur dont l’approche hédoniste de la musique n’a pas varié d’un iota depuis 40 ans. D’aucun lui reprocheront ce côté entertainment. Mais c’est aussi là, historiquement, l’une des composantes du jazz. Quel que soit le contexte, qu’il œuvre en pionnier dans le cadre de son trio avec Dave Lambert et Annie Ross ou qu’il fasse appel à des monstres sacrés comme Al Jarreau ou Tommy Flanagan (sur son dernier enregistrement, Freddie Freeloader), Jon Hendricks s’amuse. D’abord et toujours. Un disque trop court, comme un petit morceau de bonheur inoubliable.

Pascal Kober

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Abécédaire amoureux du jazz

Abécédaire amoureux du jazz (An ABC for Jazz Lovers)La marque d’un grand photographe de jazz, c’est lorsque vous pouvez entendre la musique en regardant ses images. Comme si les notes bondissaient hors des pages pour venir se draper autour de vous. Après avoir vu tous ces portraits, j’ai refermé le livre et littéralement, j’ai entendu la musique s’arrêter… J’ai alors réalisé que j’avais vraiment écouté les images de Pascal. Comme si ses archives contenaient à la fois des photographies et du son ! Je peux ici ressentir tout son amour pour le jazz comme son grand respect envers les musiciens qu’il a pu rencontrer et photographier. Il a ainsi réussi à capter pour ses lecteurs, à la fois la passion pour cette musique, l’âme de ces musiciens et l’énergie magique de ces festivals. En feuilletant ces pages, je ressens tant de sentiments différents : la joie, l’excitation, une nostalgie mélancolique, aussi, lorsque je m’arrête sur les portraits de Miles ou de Toots (saudade…) et enfin l’espoir pour le futur, avec les Enfants du jazz. En tant que musicien, l’expérience vécue lors d’un concert de jazz est extrêmement éphémère. L’accord, toujours un peu magique, entre musique, ambiance, public et énergie ne dure que quelques petites heures. Et le fait que ce grand bonheur ne puisse exister que durant un court instant ajoute à cette formidable magie du concert. Depuis le regard intense de Miles jusqu’au sourire transcendant de Toots, Pascal réussit à saisir, dans ses images et pour l’éternité, un peu de cette magie du direct. Il nous permet à nous, lecteurs, spectateurs, auditeurs, de la revivre encore et encore…

Marcus Miller

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THE ENGLISH VERSION (AN ABC FOR JAZZ LOVERS) OF THE BOOK…

Abécédaire amoureux du jazz
Sous les feux des projecteurs ou dans l’intimité d’une loge, dans les salles de répétition ou au cœur des grandes tournées internationales, les images de Pascal Kober révèlent un regard singulier qui sait aussi jouer avec les mots. Pour la revue Jazz Hot, le photojournaliste témoigne depuis plusieurs décennies des évolutions d’une musique centenaire, riche de son extraordinaire diversité. Tendresse pour la note bleue, émotion et complicité marquent ces tranches de vie commentées, ces lettres et ces visages, en dessinant un abécédaire tout en humanité, dans une proximité inhabituelle avec les musiciens. Pour ceux qui aiment le jazz comme pour ceux qui pensent… ne pas l’aimer (!), un concentré de petits bonheurs qui va vous enchanter… Le jazz comme vous ne l’avez jamais vu !

An ABC for Jazz Lovers

Ce livre, préfacé par Marcus Miller, bassiste, compositeur, arrangeur et compagnon de route de Miles Davis dans les années 1980, accompagne et prolonge une exposition photographique de Pascal Kober, produite par le musée de l’Ancien Évêché à Grenoble (Isère, France). Cet ouvrage est également disponible en langue anglaise : An ABC for Jazz Lovers.

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Randy Weston Festival Jazz à Vienne, 2016 Photo : Pascal Kober

Randy Weston
Festival Jazz à Vienne, 2016
Photo : Pascal Kober

Le jazz prend sa source sur ce continent. À la fin des années 1960, Randy Weston a été parmi les premiers à réunir musiciens africains et américains. Il avait ainsi ouvert un club de jazz au Maroc, invitant des musiciens gnawas à partager la scène avec lui. Lorsqu’il m’a accordé cette séance de portrait, il fêtait ses 90 ans. Bon pied, bon œil (et surtout excellente oreille !), Randy Weston a une fois de plus enchanté son public lors de son concert. Chapeau bas, monsieur Weston !

Chick Corea International Istanbul Jazz Festival, Turquie, 1996 Photo : Pascal Kober

Chick Corea
International Istanbul Jazz Festival, Turquie, 1996
Photo  : Pascal Kober

Dans le jargon des musiciens, la «   balance  » (ou sound-check) est ce moment où ils peaufinent l’équilibre de leurs instruments en lien avec les deux ingénieurs du son. Le premier leur fait face, derrière sa console de mixage, pour régler les «   façades  ». Le second, encore plus important pour les artistes, est discrètement installé à même la scène pour soigner le son des enceintes de retour, individuellement réglées pour chacun des musiciens. Un beau terrain de jeu pour le photographe.

Esperanza Spalding Festival Les Estivales de Savoie, château des ducs de Chambéry, 2013 Photo : Pascal Kober

Esperanza Spalding
Festival Les Estivales de Savoie, château des ducs de Chambéry, 2013
Photo  : Pascal Kober

I was introduced to Esperanza Spalding in 2009 when her first album, Junjo, which was virtually mainstream, appeared. These days, there’s something Frank Zappa’-like about her, and her concerts bellow with a wonderful youthful energy.  A great success with the public.  Less so among jazz critics. Personally, I like the cheeky daring of this composer, barely thirty years-old, with her childhood spent in the poor neighbourhoods of Portland, Oregon, and her top of the class career, who pokes fun of what the establishment thinks, and loves her instrument as much as she loves her audience.

Lisa Simone Festival Jazz à Vienne, 2016 Photo : Pascal Kober

Lisa Simone
Festival Jazz à Vienne, 2016
Photo  : Pascal Kober

J’avais rencontré Nina, sa maman, en 1992, dans un festival à Pointe-à-Pitre. Pas facile, la maman… Et vie tout aussi pas facile pour Lisa, sa fille. L’ancienne de l’US Air Force est en empathie immédiate avec son public et tous ceux qu’elle rencontre. Ce jour-là, elle m’a accordé deux petites séances photos. La première en mode glamour en studio. La seconde, ici, plus décontractée, pour ce portrait «   à la John Lennon  » dont je sais qu’elle l’adore… Le portrait, tout comme Lennon  !

Sahib Shihab, Anthony Anelli et Benny Powell Festival Jazz Musiques, Grenoble, 1986 Photo : Pascal Kober

Sahib Shihab, Anthony Anelli et Benny Powell
Festival Jazz Musiques, Grenoble, 1986
Photo  : Pascal Kober

Trois grands solistes américains étaient les invités de l’Orchestre régional de jazz dirigé par André Anelli. Dont le fils clôturera le concert par une jam-session  ! Quelle autre forme de musique aurait permis cette rencontre  ? Où qu’il aille dans le monde, le musicien de jazz sait qu’il pourra jouer de façon impromptue avec n’importe quel autre musicien de jazz s’ils s’entendent sur une grille d’accords et la tonalité d’un standard du Great American SongBook. Le jazz  ? Une culture partagée…

Dee Dee Bridgewater, China Moses et… Elliott Festival Jazz à Vienne, 2010 Photo : Pascal Kober

Dee Dee Bridgewater, China Moses et… Elliott
Festival Jazz à Vienne, 2010
Photo  : Pascal Kober

Trente ans que j’écoute Dee Dee. Depuis ses reprises des standards d’Ella Fitzgerald jusqu’à sa version jazz de Carmen (oui, celle de Bizet, réarrangée par Ivan Jullien à la demande de Jean-Paul Boutellier) en passant par son joli French SongBook avec Louis Winsberg. Trente ans et pas un raté. Les grincheux lui reprochent son abattage. Moi, c’est comme ça que je l’aime, Dee Dee. Avec son bagout. Avec la complicité tissée avec sa fille, China, grande chanteuse de jazz. Et avec Elliott, son chien qui tire la langue aux photographes  !

Manhattan Transfer Festival Jazz à Vienne, 1987 Photo : Pascal Kober

Manhattan Transfer
Festival Jazz à Vienne, 1987
Photo  : Pascal Kober

Quelques formations emblématiques marquent l’histoire du jazz, avec une identité artistique de groupe. Sans des musiciens comme Janis Siegel, Tim Hauser, Cheryl Bentyne et Alan Paul, le public du jazz se réduirait à peau de chagrin. Souvent méprisé par la critique spécialisée, Manhattan Transfer a su séduire les amateurs tout en poursuivant la longue tradition des formations de jazz vocal et de l’entertainment.

Bobby McFerrin Festival Jazz à Vienne, 2010 Photo : Pascal Kober

Bobby McFerrin
Festival Jazz à Vienne, 2010
Photo  : Pascal Kober

Happening. Si, si, ça arrive  ! Et même plus souvent qu’on ne le croit. Ça a même quelque chose à voir avec de l’art  ! Arpentant le proscenium, le chanteur américain se joue de l’acoustique du théâtre antique comme du public qui, ravi, lui renvoie ses sourires et son bonheur d’être là. Magie des vieilles pierres et du sens du spectacle d’un musicien qui, faut-il le rappeler, est connu pour ce qui est devenu un tube  : Don’t Worry, Be Happy  ! On ne saurait mieux dire  !

Lou Tavano Jazz Club de Grenoble, 2012 Photo : Pascal Kober

Lou Tavano
Jazz Club de Grenoble, 2012
Photo  : Pascal Kober

Elle aime Bali, la Russie et la musique classique. Et ça me suffirait pour l’aimer… «  Pour ceux qui n’aiment pas le jazz  »… En 1992, je titrais ainsi un texte qui se concluait par  : «  L’amour du jazz est un cheminement, avec des étapes où il fait bon se reposer avant d’aborder d’autres aventures. Un seul fil conducteur  : la curiosité. Sans laquelle rien n’a jamais été possible. Il existe mille façons d’aimer le jazz. Comme il existe mille manières d’aimer. Tout court.  » Écoutez Lou Tavano. Son dernier album s’intitule For You… Pour toi.

Michel Jules, Luiz Carlos de Paula et Stéphane Sarlin (trio Notenstock) invitent le bassiste Abraham Laboriel Festival Jazz à Vienne, 1993 Photo : Pascal Kober

Michel Jules, Luiz Carlos de Paula et Stéphane Sarlin (trio Notenstock)
invitent le bassiste Abraham Laboriel
Festival Jazz à Vienne, 1993
Photo  : Pascal Kober

Toujours, le «  bœuf  » est un concours de sourires  ! Regardez cet after hours saisi à bord d’une péniche amarrée sur les quais du Rhône. Le bassiste américain d’origine mexicaine n’est pas venu pour faire de la figuration. Abraham Laboriel aime la musique du trio et cela s’entend. Même si le disque enregistré ce jour-là traduit mal la magie du direct. Lui manque la chaleur moite, les boissons glacées et cette impression de corps à corps avec les musiciens. Lui reste l’énergie. Formidable. Brute. Le témoignage d’instants précieux tissés de connivences et de grands éclats de rire.

Hermeto Pascoal Festival Jazz à Vienne, 1986 Photo : Pascal Kober

Hermeto Pascoal
Festival Jazz à Vienne, 1986
Photo  : Pascal Kober

Un kaléïdoscope aux couleurs du drapeau brésilien rehaussé de rouge. Il fallait bien ça pour signifier toutes la richesse chromatique des compositions déjantées de ce fou d’Hermeto Pascoal. Un musicien hors-norme capable de faire sonner ensemble théières, chants de la basse-cour, jouets d’enfants et… commentateurs de matches de football  ! Un talent que le grand Miles Davis avait sollicité en 1970 pour… siffler (!) avec lui sur son album Live-Evil.

Quincy Jones dirigeant The Amazing Keystone Big Band Festival Jazz à Vienne, 2014 Photo : Pascal Kober

Quincy Jones dirigeant The Amazing Keystone Big Band
Festival Jazz à Vienne, 2014
Photo  : Pascal Kober

Il a «   inventé  » Michael Jackson (et tant d’autres !) pour les mettre sous les feux de la rampe. Maître Q est un passeur de lumières. Écoutez son Back in the Block… Ça date de 1989, mais c’est une pure merveille qui réunit entre autres (excusez du peu)  : George Benson, Ray Charles, Miles Davis, Ella Fitzgerald, Dizzy Gillespie, Herbie Hancock, Al Jarreau, Bobby McFerrin, Prince, Sarah Vaughan et Joe Zawinul. The Amazing Keystone Big Band est sur les bons rails…

Carla Bley Festival Jazz Musiques, Grenoble, 1988 Photo : Pascal Kober

Carla Bley
Festival Jazz Musiques, Grenoble, 1988
Photo  : Pascal Kober

Si je vous dis qu’il s’agit d’une pianiste, vous aurez reconnu celle qui se cache derrière cette longue chevelure blonde en mouvement qui accroche si joliment la lumière. Carla Bley est de toutes les aventures dans les mondes du jazz.

Chan Parker Aéroport d’Izmir, Turquie, 1995 Photo : Pascal Kober

Chan Parker
Aéroport d’Izmir, Turquie, 1995
Photo  : Pascal Kober

Dans quelques heures, l’épouse de «  Bird  », charmante, va retrouver sa campagne francilienne. Chaque année, elle était reçue en amie par Fùsun Levet-Bulut et son équipe au festival de jazz de Kuşadası. L’avion est un mode de déplacement très commun pour les musiciens. Mais parfois, les dates s’enchaînent sans répit ni repos. J’ai ma petite théorie sur le sujet  : en tournée, le seul endroit où un musicien peut se retrouver comme chez lui, avec ses repères personnel et dans l’intimité de son univers, c’est… sur la scène  !

Christian Vander (Magma) Salle des fêtes, Rombas, 1978 Photo : Pascal Kober

Christian Vander (Magma)
Salle des fêtes, Rombas, 1978
Photo  : Pascal Kober

Itinéraire d’un enfant du rock dans l’ombre du jazz. À quatorze ans, tout commence avec un Good Book de Louis Armstrong. Et si cette musique ne suscite pas (et heureusement !) la conversion religieuse, elle marque le déclic. Puis, plus rien. Le rock est là. Les Magma et autres Weidorje se prévalent certes de Carl Orff et de Stravinsky, comme de John Coltrane et de Pharoah Sanders. Mais pour moi, il est encore un tantinet trop tôt. Ce qui ne m’empêchera pas d’œuvrer dans l’ombre pour organiser des… concerts de Magma dans ma ville natale.

Geri Allen Festival Jazz à Vienne, 1988 Photo : Pascal Kober

Geri Allen
Festival Jazz à Vienne, 1988
Photo  : Pascal Kober

Au cœur de la note, le nez au ras des cordes. Le piano présente une drôle d’architecture qui permet parfois de surprendre ces attitudes de concentration. La musique de Geri Allen a dû m’inspirer cette interprétation du portrait qui transforme les pierres romaines du théâtre antique en partition de lumière. Elle accompagnait ce soir-là le saxophoniste Buddy Collette, l’un des plus grands (et des plus méconnus) compositeurs et musiciens de jazz. Geri nous a hélas quittés à l’âge de 60 ans quelques jours après la parution de mon Abécédaire amoureux du jazz, le 27 juin 2017.

Q comme quartet

Zacharie Abraham, Romain Pilon, Raphaële Atlan et Nicolas Charlier
Jazz Club de Grenoble, 2016

Cyrille Aimée
Festival Jazz à Vienne, 2015

Carmen Souza
La Faïencerie, La Tronche, 2015

Agathe Iracema
Festival Jazz à Vienne, 2013

Photos  : Pascal Kober

Marcus Miller, Agathe Iracema et les stagiaires des ateliers musicaux Festival Les Enfants du jazz, Barcelonnette, 2013 Photo : Pascal Kober

Marcus Miller, Agathe Iracema et les stagiaires des ateliers musicaux
Festival Les Enfants du jazz, Barcelonnette, 2013
Photo  : Pascal Kober

Y a-t-il plus grand bonheur pour un musicien de jazz que de partager une partie de son savoir  ? Marcus Miller s’en est donné à cœur joie avec les stagiaires des ateliers musicaux du festival. Au point de les inviter sur la grande scène pour un Come Together (oui, des Beatles !) d’anthologie  ! Ou comment créer un merveilleux spectacle en deux temps, trois mouvements, quelques répétitions et… une pointe d’humour  !

Terri Lyne Carrington Festival Jazz à Vienne, 1990 Photo : Pascal Kober

Terri Lyne Carrington
Festival Jazz à Vienne, 1990
Photo  : Pascal Kober

Elle était venue se relaxer après son sound check avec Stan Getz qu’elle accompagnait alors à la batterie. Quelques minutes auparavant, je lui avait offert deux petits tirages de courtoisie. Portraits réalisés lors d’un précédent concert. Elle les avait délicatement glissés entre les pages d’une biographie d’Angela Davis. De telles scènes sont aujourd’hui de plus en plus difficiles à saisir en raison de la volonté hégémonique de l’entourage de certains artistes de contrôler leur image. Demain, seront-elles encore possibles  ? Que restera-t-il de la mémoire photographique du jazz si de telles pratiques devaient se développer  ?

François Théberge, Gil Lachenal et Olivier Destephany Vol Genève-Moscou, 1991 Photo : Pascal Kober

François Théberge, Gil Lachenal et Olivier Destephany
Vol Genève-Moscou, 1991
Photo  : Pascal Kober

Plusieurs heures de vol. Et si l’on en profitait pour transformer l’Airbus en local de répétition au grand bonheur des quelques passagers présents  ? C’est ce qu’ont fait les musiciens de l’Orchestre régional de jazz, en route, pour une tournée en Union soviétique qui passait par la grande salle du palais des congrès au… Kremlin  !

Hank Jones Festival Jazz à Vienne, 1994 Photo : Pascal Kober

Hank Jones
Festival Jazz à Vienne, 1994
Festival Jazz à Vienne, 2004
Photos  : Pascal Kober

Couverture du n° 612, daté juillet-août 2004, de la revue Jazz Hot, avec l’autographe du pianiste.

Archie Shepp Jazz à Amiens, 1994 Photo : Pascal Kober

Archie Shepp
Jazz à Amiens, 1994
Photo  : Pascal Kober

Saxophoniste (d’abord), Archie Shepp a fréquenté les gnawas mais il est aussi (excellent) chanteur. Avec Anthony Braxton et Robert Wyatt, il fait partie de ces (nombreux) musiciens de jazz qui n’ont jamais appris le solfège. Et alors  ? Le blues est en lui. Et ça suffit à mon bonheur d’amateur de jazz vocal. La voix humaine est la plus belle des portes d’entrée vers la note bleue. Écoutez donc Cecil McLorin ou Dianne Reeves pour vous en convaincre.

Toots Thielemans Festival Jazz à Vienne, 1994 Photo : Pascal Kober

Toots Thielemans
Festival Jazz à Vienne, 1994
Photo  : Pascal Kober

«   Avec mon petit ventre rond, si je prends une longue note aspirée, je perd ma culotte  !  » Toots Thielemans éclate de rire. Le grand-père espiègle, né en Belgique en 1922, a joué avec les plus grands. Et à plus de «  septante ans  », ce talentueux touche-à-tout qui nous a hélas récemment quittés, était plus actif que jamais. Ce jour-là, il m’avait accordé un entretien pour la revue Jazz Hot. Une discussion amicale à bâtons (très, mais alors vraiment très) rompus, sur le Brésil et sur le reste, parfois grivois, avec, en toile de fond, la musique du duo Gilberto Gil – Caetano Veloso.

Hiromi Festival Jazz à Vienne, 2011 Photo : Pascal Kober

Hiromi
Festival Jazz à Vienne, 2011
Photo  : Pascal Kober

Pas fastoche de (presque) terminer un abécédaire, fut-il amoureux… À la lettre X, j’hésite. Avant de retrouver dans mon dictionnaire cette xénophilie qui sied si bien au jazz. Existe-t-il au monde une seule musique qui ait joué avec autant de beauté de l’amour de l’autre  ? La langueur de la bossa nova brésilienne, les polyrythmies africaines, l’héritage de la musique savante européenne, les ragas de l’Inde ou le French SongBook de Nougaro et Trenet transposés, tout va au jazz. Et c’est pour ça qu’on l’aime.

Pat Metheny Festival Jazz à Vienne, 1990 Photo : Pascal Kober

Pat Metheny
Festival Jazz à Vienne, 1990
Photo  : Pascal Kober

Y comme… Œil  ! «   Se le frotter au papier de verre  » dit le grand Guy Le Querrec. Aïe  ! Ça fait mal. Mais c’est la condition sine qua non pour croquer le portrait autrement. Nombre de musiciens de jazz ont accepté de plonger leur regard dans les noires profondeurs de mon objectif, le temps d’un 1/125 de seconde. Avec son ami Prévert, Robert Doisneau en aurait fait un poème. Je n’ai pas ce talent. À tous les musiciens de jazz qui ont accepté de jouer le jeu, le saltimbanque de l’image veut simplement dire  : mercis  ! Mille.

John McLaughlin Festival Nancy Jazz Pulsations, 1979 Photo : Pascal Kober

John McLaughlin
Festival Nancy Jazz Pulsations, 1979
Photo  : Pascal Kober

L’une de mes premières photos de jazz. Réalisée alors que je m’arrachais les doigts sur une guitare en me demandant comment il était possible de jouer aussi vite que lui. Mon appareil photo devait ressembler à un Zenit d’origine soviétique (alors le moins cher des reflex) affublé d’un infâme zoom, ce qui n’a pas empêché une image de cette série de faire la une de la revue Jazz Hot dans sa version… floue (!) en mai 1994. Quinze ans après…

SÉDUIT(E) ?

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Abécédaire amoureux du jazz : le livre et l’exposition

VERNISSAGE DE L’EXPOSITION
PRÉSENTATION DU LIVRE
ET CONCERT D’AGATHE IRACEMA

La date du vernissage de mon Abécédaire amoureux du jazz approche à grand pas !

Rendez-vous le jeudi 15 juin prochain à 18 h au musée de l’Ancien Évêché pour découvrir l’exposition et le livre qui l’accompagne, paru aux éditions Snoeck et préfacé par Marcus Miller, qui fut le compagnon de route de Miles Davis.

Rendez-vous aussi le lendemain, vendredi 16 juin à 20 h, pour un concert exceptionnel d’Agathe Iracema (qui est à l’affiche de l’exposition et à la une du livre), concert proposé par Aida dans les jardins du musée (entrée libre).

Agathe se produira avec son Jazz Quartet : Agathe Iracema, chant ; Pierre-Alain Goualch, piano ; Pierre-Alain Tocanier, batterie ; et Christophe Wallemme, contrebasse.

Ce concert sera précédé à 18 h 30 par une déambulation commentée dans l’exposition en compagnie de Jean-Paul Boutellier, fondateur du festival Jazz à Vienne.

Bref, mini-festival de jazz en perspective au musée de l’Ancien Évêché !

Davantage d’informations ? Ici :
https://musees.isere.fr/expo/musee-de-lancien-eveche-abecedaire-amoureux-du-jazz

abecedaire-amoureux-du-jazz-pascal-kober-invitation

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Abécédaire amoureux du jazz (épisode 3)

Ça roule pour le livre !
20 x 20 cm, 180 pages, 200 photos…

AN ABC FOR JAZZ LOVERS
The book is on print !

Abécédaire amoureux du jazz (An ABC for Jazz Lovers) Abécédaire amoureux du jazz (An ABC for Jazz Lovers) Abécédaire amoureux du jazz (An ABC for Jazz Lovers)

 

 

 

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Abécédaire amoureux du jazz (épisode 2)

Le livre sera sous presse la semaine prochaine !
Rendez-vous le jeudi 15 juin pour l’ouverture de mon exposition au Musée de l’Ancien Évêché (Grenoble, Isère, France).

AN ABC FOR JAZZ LOVERS

The English version of the book will be on print, next week !
It’ll be released on June 15th for the opening of my exhibition organized by the Musée de l’Ancien Évêché (Grenoble, Isère, France).

Abécédaire amoureux du jazz An ABC for Jazz Lovers

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Abécédaire amoureux du jazz (épisode 1)

Agathe Iracema, Festival Jazz à Vienne, 2013. Photo : Pascal kober

Agathe Iracema, Festival Jazz à Vienne, 2013. Photo : Pascal Kober

Depuis A comme Afrique (Antilles et Amériques !) jusqu’à Z comme Zoom, 123 photographies en couleurs ou en noir et blanc (et autant de grandes et de petites histoires, également racontées par la plume, sur les coulisses du jazz et l’envers d’un décor). Des lettres et des mots qui dessinent un abécédaire tout en humanité, dans une proximité inhabituelle avec les musiciens. Ici, ni analyse musicale rébarbative, ni textes réservés aux spécialistes. Place au plaisir de la rencontre en images.

Du 16 juin au 17 septembre 2017
Nombreuses animations : concerts, rencontres…
Ouverture : lundi, mardi, jeudi et vendredi de 9 h à 18 h
Mercredi de 13 h à 18 h
Samedi et dimanche de 11 h à 18 h
Musée de l’Ancien Évêché
2 rue Très-Cloîtres, 38000 Grenoble
04 76 03 15 25

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Les sourires d’Al Jarreau

«  Je suis très heureux d’être là ! Avec un peu de retard, mais je suis là… » Avec un peu de retard ? Tu parles ! Un an de retard, oui ! Pile. Al Jarreau, facétieux, sourit face à son public. Al Jarreau sourit toujours ! Y a-t-il eu un seul instant de la vie d’Al Jarreau qui n’ait pas été sourire ?

Ce vendredi 22 juillet 2011, Al Jarreau chante au festival «  Les enfants du jazz » à Barcelonnette, dans les Alpes de Haute-Provence. À plus de mille mètres d’altitude. Beat it, She’s leaving home, Spain… Tout est magnifique : le répertoire, le son, le cadre, le parc de la Sapinière, la belle architecture du musée de la Vallée derrière la scène, Larry Williams, son directeur musical. Pas une seule faute de goût.

Al Jarreau, festival Les Enfants du jazz, Barcelonnette 2011, photo Pascal Kober

Al Jarreau, festival Les Enfants du jazz, Barcelonnette 2011, photo Pascal Kober

Un an auparavant, pile, le 22 juillet 2010, pile au même endroit, malaise respiratoire dans l’après-midi. Al est évacué en hélicoptère vers un hôpital de Marseille. Concert annulé.

Alors, un an après, pile, Al Jarreau tient à honorer l’engagement qu’il a signé un an auparavant.

Al Jarreau est heureux d’être là.

Heureux d’être vivant.

Heureux de partager sa musique avec les milliers de spectateurs du festival.

Heureux de la partager, surtout, avec les enfants du jazz, ces gamines et ces gamins qui, comme les jumelles d’Ibeyi, sont ici en stage pour se frotter à la note bleue.

Heureux d’échanger avec eux.

Heureux de signer leurs t-shirts.

Heureux d’éclater de rire avec eux.

Heureux.

Al Jarreau, festival Les Enfants du jazz, Barcelonnette 2011, photo Pascal Kober

Al Jarreau, festival Les Enfants du jazz, Barcelonnette 2011, photo Pascal Kober

Al a été un homme heureux. Al nous a tous rendus heureux.

Aujourd’hui, Al nous manque. Et nous impose au moins autant de bonheur.

Si tant est que le bonheur puisse être imposé…

So long, Al…

Texte et photos : Pascal Kober

Al Jarreau nous a quittés le dimanche 12 février 2017 à l’âge de 76 ans. On peut l’écouter chanter en duo avec Claude Nougaro sur Armstrong (une version de Go down Moses que Claude avait transposée en français) dans une archive de l’Institut national de l’audiovisuel (dont on ne louera jamais assez la richesse documentaire !) en cliquant ici.

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Happy new year 2017!

2017… for jazz and the love of jazz !

Soon to come, my ABC for Jazz Lovers, the english version of the book and a photo exhibition at the Musée de l’Ancien Évêché in Grenoble (France)…

May it be a good and happy year for you !

pascal-kober-voeux-2017-e

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2017 sera jazz et… amoureuse !

2017 sera jazz et… amoureuse, avec un livre et une belle exposition de mes portraits de musiciens au musée de l’Ancien Évêché à Grenoble.

Nous vous y attendons pour le vernissage le jeudi 14 juin prochain ;-)

Bel an tout neuf !

pascal-kober-voeux-2017

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Saravah, cher Pierre…

Pierre Barouh nous a quittés ce mercredi 28 décembre 2016 à l’âge de 82 ans. J’avais eu le plaisir de l’accompagner à la basse, avec l’Alzy Trio, notre amie la chanteuse franco-brésilienne Sheyla Costa et le pianiste Jean-Pierre Mas, le 7 février 2009, dans une émission de télévision de Jean-François Lebossé.

Saravah, cher Pierre… Ces délicieux instants musicaux passés avec toi resteront dans nos têtes et dans nos cœurs…

De gauche à droite, : Christian Sanchez (guitare), Jean-Pierre Mas (piano), Pascal Kober (basse), Pierre Barouh (chant), Thierry Rampillon (guitare) et Sheyla Costa (chant, percussions).

De gauche à droite, : Christian Sanchez (guitare), Jean-Pierre Mas (piano), Pascal Kober (basse), Pierre Barouh (chant), Thierry Rampillon (guitare) et Sheyla Costa (chant, percussions).

Pierre avait beaucoup contribué au développement de la bossa nova et des musiques brésiliennes dans le monde entier… Et découvert aussi, via son label de disques Saravah (dont l’adage était : « Il y a des années où l’on a envie de ne rien faire ») des artistes aussi différents que Pierre Adekengué, Brigitte Fontaine, Jacques Higelin ou encore Nana Vasconcelos.

Voici l’enregistrement que nous avions réalisé avec lui de sa chanson Samba Saravah. Comme le souligne Pierre à la fin de cet extrait, une première pour tout le monde puisque Sheyla et le trio n’avaient jamais joué avec lui avant ce tournage !

Pour rencontrer ce grand bonhomme qu’est Pierre Barouh, écouter les deux émissions que Philippe Meyer lui a consacrées sur France Inter  : c’est  et . Et lire son livre, Les rivières souterraines, paru en 2011 aux éditions À vos pages.

Je crois que ce passeur de musique d’une humanité sans pareille aurait aimé que nous disions avec lui : the show must go on…

Alors, poursuivons l’amour de la note bleue en 2017 !

 

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En immersion à Images Vevey

Installation d'Asako Narahashi. Photo : Pascal Kober

Installation d’Asako Narahashi. Photo : Pascal Kober

Immersion… Mêlant montagne et océan, l’étonnante vue de la Japonaise Asako Narahashi résume bien le thème principal de la cinquième édition de cette biennale dirigée par ce fou de Stefano Stoll. Car au fond, il s’agira bien pour les visiteurs du festival de s’immerger corps et âme dans l’image, jusqu’à pénétrer parfois à l’intérieur même de la photographie. Une marque de fabrique pour cette manifestation (de rue) qui ne fait rien comme les autres : en habillant par exemple la façade entière de la banque cantonale vaudoise avec un portrait géant de Martin Parr réalisé à Zermatt, en faisant flotter le Fuji Yama sur le Léman, en aspergeant des tirages pour les révéler en direct ou encore en perçant virtuellement l’imposant siège du groupe Nestlé pour dévoiler le lac à son envers ! Au menu : pus de soixante-dix projets et des artistes venus d’une quinzaine de pays, dont de grands noms comme Graciela Iturbide ou ce délicieux poète surréaliste qu’est Chema Madoz, mais aussi de jeunes pousses de la photographie. La Fondation Vevey ville d’images décerne ainsi tous les deux ans plus de 70 000 francs suisses d’aides, invitant les créateurs à frotter leur expression hors du cadre convenu de l’exposition traditionnelle. Si les Rencontres internationales d’Arles célèbrent la photographie d’auteur et Visa pour l’Image, à Perpignan, le photojournalisme, nul doute que c’est à Vevey que la mise en scène de la photographie dans l’espace public apparaît comme la plus aboutie. La petite ville de la Riviera vaudoise compte d’ailleurs nombre d’institutions culturelles liées de près ou de loin à l’image comme le musée suisse de l’Appareil photographique, le musée Jenisch, une célèbre école de photo qui a notamment accueilli Jeanloup Sieff ou le Chaplin’s World qui vient tout juste d’ouvrir dans le manoir où vécut Charlot durant vingt-cinq ans. Tous partenaires de ce festival ambitieux (et néanmoins gratuit) qui vient nous bousculer les neurones avec délectation.

Pascal Kober

Du 10 septembre au 2 octobre 2016. Site Internet du festival : http://www.images.ch

PS. Outre les photographes sus-cités, coups de cœur personnels pour les accrochages d’Edoardo Delille, Hans-Peter Feldmann, Yann Gross, Cyril Hatt, Asako Narahashi, Christian Patterson, Michael Schirner et quelques autres farfeluteries dont Images Vevey a le secret. Mais je n’ai pas tout vu ;-)

Un portrait géant de Martin Parr réalisé à Zermatt (et ici mis en abyme avec Philippe, modèle d'un jour) occupe la façade entière de la banque cantonale vaudoise. Photo : Pascal Kober.

Un portrait géant de Martin Parr réalisé à Zermatt (et ici mis en abyme avec Philippe, modèle d’un jour) occupe la façade entière de la banque cantonale vaudoise. Photo : Pascal Kober.

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Marc Riboud, un photographe en liberté 

À L’Alpe, nous aimons Marc Riboud. Et le grand photographe nous l’a bien rendu. Par le récit de son engagement en résistance dans le Vercors durant la seconde guerre mondiale sous la plume du journaliste Patrice Morel (voir le numéro 14 de la revue) et surtout en nous offrant un magnifique portfolio publié dans notre numéro 54 que nous avions bâti ensemble autour de ses reportages mais aussi de ses images de paysages.

Marc nous a quittés hier, mardi 30 août 2016.

Marc Riboud à Valchevrière (Vercors, Isère). 6 octobre 2011. Photo : Pascal Kober

Marc Riboud à Valchevrière (Vercors, Isère). 6 octobre 2011. Photo : Pascal Kober

Ma dernière rencontre avec lui date de 2011 lorsqu’il était revenu à Valchevrière.

Ma dernière rencontre avec ses photos date de la semaine passée, au festival International du photojournalisme Visa pour l’Image à Perpignan, où j’ai découvert son reportage (et ses étonnantes conditions de réalisation !) à Cuba en novembre 1963 en compagnie de Jean Daniel, alors journaliste à L’Express. Une exposition à voir jusqu’au 11 septembre 2016 à Perpignan au Couvent des Minimes.

Tristeza…

Extrait du numéro 54 de la revue L’Alpe :

Marc Riboud s’est attaché à l’actualité des peuples en lutte dans le monde tout autant qu’à la douceur de ses paysages de montagne. De la jeune fille à la fleur (rose !) jusqu’aux sommets de Huang Shan dans la brume, un parcours en résistance (aux clichés).

Le 23 juillet 1944, dans les falaises qui dominent le hameau de Valchevrière (Isère), Marc Riboud échappe de peu aux balles des troupes nazies qui sèment la terreur sur le plateau du Vercors pour exterminer les résistants dont il fait partie, placés sous la houlette de l’écrivain-journaliste Jean Prévost. Ce récit, nous le publierons, sous la plume du grand reporter Patrice Morel, dans le numéro 14 de L’Alpe (Terres de refuge). Marc Riboud n’a alors que vingt-et-un ans et n’est pas encore photographe. Un épisode tragique (il verra notamment le fiancé de sa sœur Françoise abattu par l’armée d’occupation) qui marquera probablement à jamais son itinéraire d’homme d’image.

Pour la prestigieuse agence Magnum où il a été recruté par Robert Capa dès 1953, il va ainsi couvrir la plupart des combats pour la liberté et l’indépendance, depuis l’Afrique jusqu’à l’Extrême-Orient en passant par la révolution cubaine, les grèves des dockers à Liverpool ou encore les manifestations de mai 1968 à Paris. Avec le regard, perçant, du reporter  ; et en amoureux de la composition, qui jamais ne s’attarde sur les violences, leur préférant des images plus évocatrices de la marche de la planète.

Les photographes de presse savent bien la force, mais aussi la fragilité, de leur témoignage et l’importance de la rigueur journalistique dans la contextualisation de leur travail. Mais ce qui frappe le plus dans l’œuvre de Marc Riboud, c’est cette tendresse naturelle pour les femmes et les hommes qu’il côtoie. Et cette attention si particulière qu’il porte également aux paysages. Comme si l’œil du photojournaliste, parfois fourbu de documenter toutes les fureurs du monde, avait besoin de se ressourcer en contemplant déserts dénudés, végétations erratiques, rizières, cairns, pics et brumes dans les montagnes de l’Afghanistan, de la Californie, de la Chine, de l’Inde ou du Népal.

Ces vis-à-vis entre les deux facettes d’un photographe si attachant, nous avons voulu les mettre en lumière dans ce numéro de L’Alpe en résistance. Pour dire, en somme, que bien longtemps après que les dictateurs se soient définitivement tus, la petite flamme de la voix du poète, comme celle du musicien et du photographe, jamais ne s’éteint…

PASCAL KOBER

Les images de Marc Riboud peuvent être consultées sur son (remarquable) site Internet.

 

 

 

Lire un extrait de l’article de Patrice Morel sur Marc Riboud publié dans le numéro 14 de la revue L’Alpe en cliquant sur le lien ci-dessous (fichier pdf) :

Marc Riboud par Patrice Morel

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Brisa Roché

Ma chanteuse californienne préférée était à l’affiche, ce mardi 12 juillet 2016, du festival Cabaret Frappé (ainsi qu’à la maison pour une bouteille de muscat d’Alsace partagée ;-) Une belle boule d’énergie entourée par un groupe (avec notamment Automne Lajeat au violoncelle et Thibaut Barbillon aux guitares) qui fait preuve d’une cohésion sans faille d’un bout à l’autre du concert. Dont voici quelques images…

Le samedi 5 novembre prochain, Brisa sera en duo avec Thibaut, son guitariste, au Train-Théâtre de Portes-lès-Valence pour la première partie d’un spectacle d’Emily Loizeau. À ne pas rater ! Et pour écouter Brisa, cliquez ici.

Cliquez sur les vignettes pour voir les photos en plus grand format avec leurs légendes.

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Jazz à Megève

Stacey Kent quintet, Megève Jazz Festival 2016, photo Pascal Kober

Stacey Kent quintet, Megève Jazz Festival 2016, photo Pascal Kober

C’est une belle affiche artistique que nous a concoctée Jean-René Palacio pour cette première édition d’un festival qui renoue avec une longue histoire d’amour entre la station de sports d’hiver haut-savoyarde et le jazz. Le Megève Jazz Contest, concours d’orchestres dans le style new orleans, anime en effet les soirées d’été depuis 23 ans. Mais dès les années 1960, lorsque le ski était un loisir à la mode dans le milieu du show business, les connaisseurs fréquentaient les clubs (les Cinq Rues, toujours actif ; ou aujourd’hui, le Jazzy’s récemment ouvert à l’hôtel Au cœur de Megève) et applaudissaient de grands musiciens comme Sidney Bechet, Guy Lafitte, Zanini ou encore Sacha Distel (eh oui, le crooner de ces dames était aussi un [excellent] guitariste de jazz).

Melody Gardot, Megève Jazz Festival 2016, photo Pascal Kober

Melody Gardot, Megève Jazz Festival 2016, photo Pascal Kober

Retour aux sources, donc, pour cet événement hivernal qui réunit des artistes issus des musiques cousines ainsi que d’authentiques jazzmen comme dans le très lyrique trio d’Éric Legnini ou dans l’Amazing Keystone Jazz Big Band (avec une relecture du Carnaval des animaux de Saint-Saëns). On notera en particulier Melody Gardot (qui sait être magnifique), le guitariste manouche Angelo Debarre, la douce Stacey Kent et ses bossas, parfois chantées en français avec un délicieux british accent ou encore le bassiste américain Marcus Miller, sorcier des sons et compagnon de Miles Davis, qui assurera la soirée de clôture en invitant la chanteuse Selah Sue. Également au menu : concerts gratuits sur la place de l’église, fanfares déambulant sur les pistes de ski et clôture gospel avec un chœur de cent voix. Un événement incontournable pour les amateurs…

Pascal Kober

Du 24 au 28 mars 2016. Programme complet sur le site Internet du festival.

 

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Keep on swingin’, La Velle!

La Velle, concert au palais des congrès du Kremlin, à Moscou, février 1991, photo Pascal Kober

La Velle, concert au palais des congrès du Kremlin, à Moscou, février 1991, photo Pascal Kober

Elle avait été l’une des premières à me proposer d’illustrer une pochette de disque. Son sixième album. Paru en 1991 et intitulé Straight singin’, en hommage au grand Nat « King » Cole. À ses côtés, quelques-uns des meilleurs musiciens de la planète : Ray Brown, Pierre Boussaguet et Stafford James à la contrebasse, Mark Taylor et Philippe Combelle à la batterie, Jacky Terrasson au piano, Eddie Harris et Guy Lafitte au saxophone.

Ce portrait de La Velle, je l’avais réalisé avec elle cette même année, lors d’un concert qu’elle avait donné, en seconde partie du big band d’Oleg Lundstrem, au palais des congrès du… Kremlin ! « Le premier concert de jazz dans cette grande salle  », m’avaient alors indiqué les organisateurs…

Durant une dizaine de jours, La Velle et moi avons ainsi voyagé ensemble entre Moscou et Leningrad, partageant de beaux moments dans un pays extrêmement exotique pour lequel je garde une immense tendresse et qui, pour quelques mois encore, s’appelait l’Union soviétique.

Elle, en chanteuse invitée de l’Orchestre régional de jazz Rhône-Alpes. Moi, en envoyé spécial de la revue Jazz Hot pour compléter un grand reportage entamé l’année précédente sur les berges de la Volga, lors du festival de jazz de Cheboksary (république de Tchouvachie). Comment chantait-on la note bleue de l’autre côté du rideau de fer juste après la chute du mur de Berlin ? Réponse dans le numéro 487 de Jazz Hot.

La Velle nous a quittés le 4 février dernier à l’âge de 72 ans. Too young, chantait-elle sur Straight singin’. Bien vrai. Ma Belle, là où tu es, keep on swingin’ !

Pascal Kober

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Raphaële Atlan

Atlan Raphaele quartet 2016 7905 600Quartet très soudé pour ce concert hier soir au Jazz Club de Grenoble. Au piano et au chant, Raphaële Atlan est accompagnée par Zacharie Abraham à la contrebasse et Nicolas Charlier à la batterie. Sa rythmique historique en somme, puisque Raphaële tourne avec eux depuis plus de quatre ans maintenant. Et croyez-moi, ça s’entend ! La surprise, c’est Romain Pilon à la guitare (magnifique instrument, œuvre d’un luthier américain) : jeu très fin en accompagnement ; solos qui s’enflamment à la vitesse de l’éclair, avec une énergie qui vient de là, qui vient du blues. Le répertoire, transatlantique, se bal(l)ade d’ailleurs entre les clubs de New York, notre vieille Europe et la baie de Rio-de-Janeiro. Émotions fortes… À découvrir aussi sur le site Internet de la chanteuse en cliquant ici.

Texte et photo : Pascal Kober

 

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Pierre Boulez (1925-2016)

Portrait de Pierre Boulez saisi le mardi 13 novembre 1979 aux Rencontres de musique contemporaine de Metz (Moselle, France) lors d’un concert qu’il dirigeait avec l’orchestre symphonique de la BBC-Londres, avec le concours des pianistes Michel Béroff et Alfred Brendel. Œuvres interprétées : Éclat – Multiples (Pierre Boulez), concerto de piano d’Arnold Schönberg) et trois pièces opus 6 (Alban Berg). Photo Pascal Kober.

Pierre Boulez, Rencontres de musique contemporaine de Metz (Moselle, France), 1979, photo Pascal Kober

Pierre Boulez, Huitièmes Rencontres de musique contemporaine de Metz (Moselle, France), 1979, photo Pascal Kober

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Michel Delpech, en renifleur du temps…

Laurette, Marianne, Paquita, la fille avec des baskets et tant d’autres, elles l’ont toutes aimé. Il les a toutes aimées. Comme nous.

Michel Delpech vient de nous quitter. Sur la pointe des pieds mais non sans avoir confié au grand patrimoine de la chanson française, de jolies pépites qui disent si bien les humeurs du temps qui passe. Je n’ai hélas jamais eu le plaisir d’écouter le chanteur en concert mais mes premiers émois musicaux passent par son Wight is Wight. Et quelques autres ritournelles dont ce fin mélodiste (avec son complice le pianiste et arrangeur Roland Vincent) avai(en)t le secret…

Dans un entretien accordé en avril 2007 à Yvon Lechevestrier du quotidien Ouest France, Michel Delpech avait ces mots : « Je n’ai jamais été un chanteur engagé. Je ne suis qu’un écrivain de chansons, des petites choses saisies dans l’air du temps. Mais c’est vrai que je trouve pessimiste la période actuelle. Qu’annonce-t-elle ? Mon instinct de chanteur, renifleur du temps, me fait craindre que nous ne passions bientôt par des moments difficiles. Les menaces écologiques, l’insoutenable disproportion entre les riches et les pauvres, les guerres absurdes menées ici ou là… Ça ne sent pas très bon. Je veux cependant rester formidablement optimiste car je pense que, sur le long terme, le bien qui est en nous l’emportera. »

Renifleur du temps… À ma connaissance, nous ne sommes que trois au monde à revendiquer cette singulière expression. Salut l’artiste… Tes chansons nous habiteront encore longtemps.

Pascal Kober

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Jazz à Vienne 2015 : ta mémoire fout l’camp !

En juillet 2015, deux quotidiens helvétiques, et non des moindres (Le Temps et La Tribune de Genève), ont évoqué les festivals de l’été sous un angle plutôt inhabituel. Le premier allant même jusqu’à afficher, à la une, un éditorial saignant d’Arnaud Robert intitulé «  Dans les festivals, la photo de presse menacée ». En cause : les pratiques de plus en plus fréquentes de managers d’artistes ou d’organisateurs de concerts (notamment à Montreux) qui restreignent de façon drastique la liberté d’informer des photojournalistes. À un point tel que im presum, l’association professionnelle de journalistes de Suisse, a réagi par un communiqué officiel qui «  tire la sonnette d’alarme ».

Et c’est ainsi que ce jeudi 2 juillet à Jazz à Vienne, je n’ai pu photographier le concert de la chanteuse américaine Melody Gardot que pendant les trois premiers thèmes et uniquement depuis la coursive située à l’arrière du proscenium. Ceux qui se sont déjà rendus dans ce superbe cadre historique auront compris. Les autres imagineront un théâtre antique pouvant recevoir, lors de son édification il y a deux mille ans, jusqu’à treize mille spectateurs (sept mille aujourd’hui) et dont ledit proscenium se trouve donc à une bonne quinzaine de mètres des musiciens. Pas facile pour le portrait, non ?

Cyrille Aimée, festival Jazz à Vienne 2015, photo Pascal Kober

Cyrille Aimée, festival Jazz à Vienne 2015, photo Pascal Kober

Fort heureusement, il est encore des artistes qui ne laissent pas leur entourage contrôler à ce point leur image en tournée. C’est le cas de Cyrille Aimée, jeune pousse française vivant à New York, qui a gentiment accepté la présence des photographes lors de sa balance l’après-midi. Comme au bon vieux temps, diront les ancêtres… Résultat ? Ce petit mot de la chanteuse : « Merci à toi ! Les images qui sont sur ton site sont superbes ! » Pour la Gardot, en revanche, même les touristes venus simplement visiter le théâtre antique ont été interdits de séjour…

Toujours passionnant d’écouter avec quelle finesse et quelle exigence les musiciens soignent leur sound-check. Quand ils ne vont pas jusqu’à répéter quelque nouvel arrangement ou à peaufiner une mise en place rythmique jusqu’à la perfection. Le soir-même, on mesure le fruit de ce travail. Cyrille Aimée n’a hélas eu droit qu’à vingt-cinq minutes de concert en première partie de Melody Gardot dans ce que Stéphane Kochoyan, patron du festival, qualifie de «  set découverte ». Pour le public, frustré, ce sera pourtant suffisant pour qu’il la gratifie d’une standing ovation. Il faut dire que la chanteuse a su bâtir un set qui, s’il est compact, n’en dévoile pas moins tous ses talents. Et ils sont nombreux. Dans un registre qui doit beaucoup au jazz manouche, en y apportant toutefois sa propre touche, Cyrille Aimée déroule des reprises de thèmes peu joués du répertoire jazz comme It’s a good day de Peggy Lee (titre de son dernier album). Mais elle offre également, composées par elle-même ou ses musiciens (le contrebassiste notamment), des mélodies fort joliment troussées dont certaines pourraient bien devenir de futurs standards. En témoigne la lente et si douce montée en puissance de son chorus scatté sur sa Nuit blanche qui, ce soir-là, a tout emporté.

Après une telle tranche de fraîcheur dans la canicule viennoise, pas facile pour le pianiste arménien Tigran Hamasyan de proposer les orientalismes et les métriques extrêmement complexes de son dernier opus, Mockroot, en formule piano-basse-batterie. Changement radical d’univers musical. Pourquoi pas si l’on considère que la voix peut faire office de fil conducteur. Mais celle de Tigran est tellement aux antipodes des deux autres qu’à dire vrai, sa présence ressemble un tantinet à une maladresse de programmation. D’autant qu’au fond, pas sûr que trois changements de plateau au théâtre antique soient un bon choix pour Jazz à Vienne. La formule avait été abandonnée au début des années 1990 avec la préfiguration de l’actuel Club de minuit. Lequel club pâtit aujourd’hui de ces soirées à rallonge puisque le spectateur qui voudrait assister au concert gratuit est obligé de quitter Melody Gardot avant la fin de ses rappels s’il veut trouver une place dans ledit club…

Melody Gardot et Edwin Livingstone, festival Jazz à Vienne 2015, photo Pascal Kober

Melody Gardot et Edwin Livingstone, festival Jazz à Vienne 2015, photo Pascal Kober

Melody Gardot, donc. Trois morceaux derrière le proscenium pour les photographes, vous disais-je. Après ? Après, le photographe qui veut aussi écouter le concert pour le chroniquer n’a plus qu’à tenter de s’asseoir sur un «  strapontin » de pierre tout au fond du fond du théâtre antique s’il ne veut pas déranger un public serré-serré dans les premiers rangs. Côté musique : concert magnifique. Jazz ? Non. Soul ! Urbainement soul ! Et même férocement soulfulness. Dans l’incantation davantage que dans la mélodie. Je ne suis guère sensible au disque, tout récemment paru (Currency of Man), de Melody Gardot. Mais là, il faut bien admettre que la scène transcende une galette excessivement produite (au détriment de l’âme ?) et éclaire la sourde noirceur de cette musique qui sue le macadam de Los Angeles. Les musiciens sont pour beaucoup dans la qualité d’un accompagnement toujours en juste retrait mais jamais anodin (Mitchell Long, notamment, compagnon de longue date, ici, royal). Surtout, c’est la voix de Melody Gardot qui achève de convaincre. Une telle maîtrise des timbres, une telle maturité d’expression, une telle occupation de l’espace scénique pour cette tout juste trentenaire, c’est tout simplement impressionnant ! Je fus de ceux qui découvrirent, il y a dix ans déjà, Some Lessons – The Bedroom Sessions, l’album qu’elle avait réalisé sur son lit d’hôpital. Au fil des années, j’ai vu naître une diva. Qui doit donc dorénavant prendre son envol artistique en restant d’abord elle-même. En dépit des conseils de son entourage.

Cyrille Aimée quartet. Avec Adrien Moignard et Michael Valeanu (g), Samuel Anning (cb) et Rajiv Jayaweera (dm), festival Jazz à Vienne, 2015, photo Pascal Kober

Cyrille Aimée quartet. Avec Adrien Moignard et Michael Valeanu (g), Samuel Anning (cb) et Rajiv Jayaweera (dm), festival Jazz à Vienne, 2015, photo Pascal Kober

Le soir même, retour à Cyrille Aimée dans un Club de minuit bondé et transformé en cocotte-minute. Cette fois, la chanteuse prend le large. Chorus toujours aussi orgasmique sur Nuit blanche et belle place laissée à ses complices. On retiendra notamment les (nombreux) sourires échangés entre les musiciens tout au long du concert, le jeu de guitare très lyrique de Michael Valeanu ainsi que la sûreté d’une rythmique d’origine australienne (le contrebassiste Samuel Anning et le batteur Rajiv Jayaweera) dont Cyrille Aimée va devoir se séparer puisque les deux musiciens retournent chez eux à l’issue de leurs études à New York. La cohésion de l’ensemble de la formation doit beaucoup à un répertoire longuement rôdé aux scènes des clubs de jazz américains. Faut-il le rappeler encore ? Oui, il faut le rappeler : Cyrille Aimée fut lauréate du concours de jazz vocal du festival de Montreux en 2007, finaliste de la Thelonious Monk international jazz competition en 2010 (elle interprètera d’ailleurs un remarquable arrangement de Well, you needn’t, un thème de Monk pas si facile à chanter) et a encore gagné la Sarah Vaughan international jazz competition en 2012. Moyennant quoi, avec encore pas moins de sept disques à son actif (!), son agenda de concerts est déjà bien rempli puisqu’il s’étale jusqu’en… juin 2016 ! Cet été, pourtant, parmi plusieurs dizaines de dates, à peine quatre se déroulaient en Europe dont… une seule en France ! Nul n’est prophète etc. D’ailleurs, sur Wikipedia, seule la version anglaise de l’encyclopédie en ligne consacre une fiche à Cyrille Aimée qui a pourtant grandi à Samois-sur-Seine, le village de Django Reinhardt… Bref, très bon choix de programmation, monsieur Kochoyan. L’an prochain pour un vrai set (et pas de découverte) au théâtre antique ?

Jon Faddis (tp) et le Stanford Jazz Orchestra, festival Jazz à Vienne 2015, photo Pascal Kober

Jon Faddis (tp) et le Stanford Jazz Orchestra, festival Jazz à Vienne 2015, photo Pascal Kober

Une semaine après cette soirée consacrée aux voix, retour à Vienne pour un retour au jazz. Un jazz finalement souvent absent de cette édition. Mais vous en connaissez beaucoup, vous, des festivals, où vous pouvez écouter gratuitement le grand trompettiste Jon Faddis avec les p’tits jeunes du Stanford Jazz Orchestra ? Moi pas. D’ailleurs, les grognons qui regrettent une certaine jazzophobie des soirées au théâtre antique (il est vrai qu’on a pu y voir… Pharrell Williams) feraient bien de se retourner vers les autres concerts de Jazz à Vienne. Tous gratuits. Avec de beaux concerts comme ceux de Clara Cahen, Laura Perrudin, le Magnetic Orchestra d’Anne Sila, Bernard «  Pretty » Purdie (qui a joué avec Dizzy Gillespie), Rhoda Scott ou encore Colin Vallon, excellent pianiste de la chanteuse helvético-albanaise Elina Duni.

Mon rédacteur en chef préféré vous dira tout sur les magnifiques concerts des Cookers avec Chico Freeman et des Messenger Legacy avec Benny Golson. Le théâtre antique n’a évidemment pas fait le plein ce soir-là. Impressionnant, quand même, de voir tant d’amateurs de jazz rassemblés pour écouter des musiciens qui, tous ensemble, représentent un si vaste pan de l’histoire de cette musique et ce, dans bien des formes d’expression.

Billy Harper, The Cookers, festival Jazz à Vienne 2015, photo Pascal Kober

Billy Harper, The Cookers, festival Jazz à Vienne 2015, photo Pascal Kober

Cette après-midi du jeudi 9 juillet, aucune difficulté pour réaliser quelques petites photos de famille avec les musiciens durant les balances des deux formations. On croisera même le pianiste Donald Brown des Messenger Legacy et Benny Golson, leur invité, au sound-check des Cookers. Comme au bon vieux temps, donc… Ce qu’il faut retenir de tels instants de grâce, c’est que le jazz se porte toujours mieux quand il sait cultiver l’amitié. Alors, avec les quotidiens helvétiques, avec les représentants de journalistes, jetons encore une fois le pavé dans la mare : y’en a marre ! Et que l’on ne me dise pas qu’il s’agit là d’une fronde corporatiste. Arnaud Robert concluait son éditorial dans Le Temps par ce vibrant appel : « (…) médias et photographes ont un intérêt commun à défendre : pouvoir rapporter librement une histoire de la musique ». Et en effet, il s’agit bien de ça. De notre mémoire. Et de rien d’autre.

Terri Lyne Carrington, festival Jazz a Vienne 1990, photo Pascal Kober

Terri Lyne Carrington, festival Jazz a Vienne 1990, photo Pascal Kober

Il était temps que les journaux d’information générale s’emparent de ce débat (l’hebdomadaire Télérama s’y est également mis cet été sous la plume de Cécilia Sanchez ; c’est à lire en cliquant ici). D’autant que ledit débat est (hélas) déjà fort ancien. Dans une exposition de 1998, Jazz(s), mes amours, mes voyages, je légendais ainsi l’une de mes images : « Terri Lyne Carrington. Jazz à Vienne, France, 1990. Un tout petit coin de parasol. La belle « batteuse » était venue s’y relaxer après son sound check avec Stan Getz. Demain, de telles photos seront-elles encore réalisables ? Ces scènes intimistes, vécues en toute amitié avec les musiciens, sont en effet de plus en plus difficiles à saisir en raison de la volonté hégémonique des tour managers de contrôler l’image de leur artiste. Dans dix ans, que restera-t-il de la mémoire photographique du jazz si de telles pratiques devaient se développer ? » Dix-sept ans après, je vous le confirme, la mémoire photographique du jazz est bel et bien en lambeaux… En 1996, Jean-Paul Boutellier, fondateur et alors patron de Jazz à Vienne, avait célébré les quinze ans du festival qu’il avait créé en publiant Jazz, la photographie, un beau livre collectif, merveilleusement commenté par les textes sensibles de l’ami Robert Latxague et illustré avec les images de vingt-six photographes (dont de grands noms comme Birraux, Desprez, Etheldrede, Gignoux, Le Querrec, Leloir, Rose et consorts). Amis du jazz, feuilletez-le. Aujourd’hui encore. On le trouve à acheter d’occasion et aussi dans ces beaux services publics que sont les bibliothèques. Feuilletez-le et, avec nous, jetez vous aussi votre pavé dans la mare : sur plus de deux cents photos publiées dans cet ouvrage, près des deux tiers ne seraient aujourd’hui tout simplement plus réalisables.

CQFD.

Jazz, ta mémoire fout l’camp ! Cry me a River…

Texte et photos : Pascal Kober

Chronique parue dans le numéro 673, daté automne 2015, de la revue Jazz Hot.

Mise à jour du 11 août 2022 : en France, le Syndicat national des journalistes (SNJ) vient de publier une lettre ouverte à Rima Abdul Malak, nouvelle ministre de la Culture, sur ce sujet des dérives décidément de plus en plus graves des organisateurs de festivals face à la liberté de la presse. C’est à lire ici ou là en format pdf.

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Festivals de musique : la photo de presse menacée

1990 Terri Lyne Carrington, Vienne, photo Pascal Kober

Terri Lyne Carrington (dm), Stan Getz quintet, festival Jazz à Vienne, France, 1990, photo Pascal Kober

Après La Tribune de Genève, le quotidien helvétique Le Temps publie ce matin un long article ainsi qu’un éditorial saignant sous la plume d’Arnaud Robert. Évoquant les conditions de travail de plus en plus ubuesques imposées aux photojournalistes qui couvrent les festivals de musique (notamment à Montreux et au Paléo ; mais la situation empire tout autant en France), l’auteur achève son texte par ce vibrant appel : «  (…) médias et photographes ont un intérêt commun à défendre : pouvoir rapporter librement une histoire de la musique ». Et en effet, il s’agit bien de ça. De notre mémoire. Et de rien d’autre.

Il était temps que les journaux d’information générale s’emparent de ce débat (l’hebdomadaire Télérama s’y est également mis cet été sous la plume de Cécilia Sanchez). D’autant que ledit débat est (hélas) déjà fort ancien.

Dans une exposition de 1998 intitulée Jazz(s), mes amours, mes voyages, je légendais ainsi l’image qui illustre ce billet  : «  Terri Lyne Carrington. Jazz à Vienne, France, 1990. Un tout petit coin de parasol. La belle « batteuse » était venue s’y relaxer après son sound check avec Stan Getz. Demain, de telles photos seront-elles encore réalisables ? Ces scènes intimistes, vécues en toute amitié avec les musiciens, sont en effet de plus en plus difficiles à saisir en raison de la volonté hégémonique des tour managers de contrôler l’image de leur artiste. Dans dix ans, que restera-t-il de la mémoire photographique du jazz si de telles pratiques devaient se développer ?  » Dix-sept ans après, je vous le confirme, la mémoire photographique du jazz est bel et bien en lambeaux…

En 1996, Jean-Paul Boutellier, fondateur et alors patron de Jazz à Vienne, avait célébré les quinze ans du festival qu’il avait créé en publiant Jazz, la photographie, un beau livre collectif, merveilleusement commenté par les textes sensibles de l’ami journaliste Robert Latxague et illustré avec les images de vingt-six photographes (dont de grands noms comme Jean-Marc Birraux, Bertrand Desprez, Philippe Etheldrede, Dany Gignoux, Guy Le Querrec, Jean-Pierre Leloir, Christian Rose et consorts). Amis du jazz, feuilletez-le. Aujourd’hui encore ! On le trouve à acheter d’occasion et aussi dans ces merveilleux services publics que sont les bibliothèques. Feuilletez-le et, avec nous, jetez vous aussi votre pavé dans la mare  : sur plus de deux cents photos publiées dans cet ouvrage, près des deux tiers ne seraient aujourd’hui tout simplement plus réalisables.

CQFD.

Jazz, ta mémoire fout l’camp  ! Cry me a River…

Texte et photo : Pascal Kober
25 juillet 2015

Chronique parue dans le numéro 673, daté automne 2015, de la revue Jazz Hot.

Mise à jour du 18 juillet 2015 : l’excellent quotidien québécois Le Devoir se fait également l’écho de ce débat de l’autre côté de l’Atlantique. C’est à lire ici (sous la plume d’Isabelle Paré) et  (en 2017, sous la plume d’Isabelle Porter).

Mise à jour du 11 août 2022 : en France, le Syndicat national des journalistes (SNJ) vient de publier une lettre ouverte à Rima Abdul Malak, nouvelle ministre de la Culture, sur ce sujet des dérives décidément de plus en plus graves des organisateurs de festivals face à la liberté de la presse. C’est à lire ici ou là en format pdf.

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C’était Eddy

Eddy Louiss (orgue). 1941-2015 Festival de jazz de Grenoble (France). Mars 1988

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Eddy Louiss (orgue). 1941-2015
Festival de jazz de Grenoble (France)
© 1988 Photo Pascal Kober

Hors de l’eau un orgue a surgi
C’est pas Nemo
C’est Eddy

À l’horizon, l’orgue se hisse
Ho hisse et ho
C’est Louiss

Claude Nougaro lui avait dédié une chanson : C’est Eddy. C’était dit. Tout est dit. En 1971, sur son album Sœur âme. Et sur une musique d’Eddy Louiss, évidemment. Jeu avec les mots. Comme les aimaient Claude. Quel autre musicien français de jazz peut aujourd’hui se vanter d’être le sujet-même d’un texte écrit par Nougaro ? Cet organiste à la carrure de Gargantua a accompagné aussi bien Jane Birkin que les Double Six, Stan Getz ou Henri Salvador et c’est le grand Michel, Legrand, qui l’avait présenté à Claude Nougaro. J’ai rencontré Eddy à plusieurs reprises, comme ici, en mars 1988 au festival de jazz de Grenoble. Deux ans plus tard, au festival Jazz à Vienne, pour un concert qu’il avait donné  avec son Multicolor Feeling, il avait défié l’un des plus monstrueux orages qui se soit jamais déversé sur le théâtre antique de la vieille cité romaine. Dans ma chronique pour la revue Jazz Hot, j’écrivais alors : « Samedi 30 juin. 20 h 45. Dernière note du chorus de basse de Marc Michel. La reprise du premier thème d’Eddy Louiss est saluée par un gigantesque coup de tonnerre. Les soixante cuivres du Multicolor Feeling se passent de sono. Sur les gradins du théâtre antique, cinq mille spectateurs tentent l’exorcisme. Règle du jeu : on ne bouge pas, ça va s’arranger. Pendant que l’on assèche la scène, Dizzy Gillespie envoie quelques notes depuis sa loge avec un micro HF. Les spectateurs, eux, sont restés. Le public de Jazz à Vienne est formidable. »

Eddy nous a quittés ce mardi 30 juin 2015. Salut l’artiste…

Pascal Kober

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Anne Sila : une fraîcheur solaire

Réactualisation du mardi 2 août 2016  : Anne Sila sera, avec son Magnetic Orchestra, au programme de la dix-septième édition du festival international de jazz de Tanger, au Maroc, du 22 au 25 septembre 2016. Courez-y. D’abord parce que Tanjazz est un bel événement (voir ma chronique en cliquant ici) et ensuite parce que cette année, Philippe Lorin a concocté une programmation entièrement consacrée au jazz au féminin, toujours très éclectique et qui sort des sentiers battus par les autres festivals. Avec, entre tant d’autres, Gaëlle Buswel, Terri Lyne Carrington, Grainne Duffy, Florence Fourcade, AyseDeniz Gokcin, Ada Montellanico, Andrea Motis, une autre Anne (Paceo), Susana Sawoff, Nina van Horn ou encore Anne Wolf.

Réactualisation du vendredi 15 mai 2015 : Anne Sila sera l’une des invités du pianiste Jacky Terrasson à l’Olympia le mardi 9 juin 2015. En compagnie (notamment) du trompettiste Stéphane Belmondo, du guitariste Marcio Faraco et de la chanteuse Cecile McLorin-Salvant, l’une des plus belles découvertes de ces dernières années en jazz vocal.

Anne Sila, esplanade Saint-Vincent, festival Jazz à Vienne, dimanche 8 juillet 2012, photo Pascal Kober

Anne Sila, esplanade Saint-Vincent, festival Jazz à Vienne, dimanche 8 juillet 2012, photo Pascal Kober

Elle a le sourire lumineux. Au point qu’Anne Sila est qualifiée de « solaire » par Éric Torlini, directeur artistique du festival Couleur Jazz. Solaire ? Le concert d’Anne témoigne pourtant d’abord d’une indéniable fraîcheur, conjuguée à une étonnante maturité pour une si jeune musicienne. Ce sourire lumineux évoque la douce clarté d’une aurore estivale du Grand Nord. À l’orée d’une quasi-nuit qui tarde un peu à s’échapper et d’un jour qui aspire à poindre. Un diapason septentrional qui s’accorde bien à la voix d’Anne. Encore un tantinet ancrée dans un solide enseignement musical qu’elle subvertit toutefois déjà pour expérimenter les itinéraires de ses prochaines aventures. Bref, la voie d’une voix qui, demain, en conjuguant ses multiples talents, pourrait bien compter dans le monde du jazz vocal. En prémices d’une promesse : joli filet et léger voile (qui rappelle parfois une Lisa Ekdhal ; minauderies en moins), finesse extrême du phrasé, et ce délicat murmure dont elle joue à merveille (comme sur My foolish heart), à l’instar de la grande Betty Carter, mais sur un registre moins spectaculaire. Enfin, ce souffle apprivoisé que n’aurait pas renié un Stan Getz. Pour Couleur Jazz, Anne Sila a choisi un trio qui sait rester au service de son chant mais qu’elle n’hésite pas à solliciter : François Gallix aux graves fondateurs, Benoît Thevenot, qui tricote un bel écrin pianistique au lyrisme juste contenu, et à la batterie, Nicolas Serret, au jeu tout à la fois discret et d’une redoutable efficacité. Littéralement emportée par le combo, Anne Sila s’envole sur un répertoire aux tempos rapides, faisant montre d’une parfaite maîtrise rythmique, d’un joli sens de l’harmonie qui lui permet quelques improbables échappées dans des chorus très enlevés et d’un contact enjoué avec son public qu’elle met d’ailleurs à contribution lors d’un bis sur Route 66. À peine regrettera-t-on l’absence d’une ou deux ballades supplémentaires qui nous aurait permis d’écouter la belle dans un contexte plus intime. Mais on se console avec cette magnifique composition de sa plume autour du poème de Victor Hugo Demain, dès l’aube, qui a déjà des allures de futur standard du French songbook ;-) Anne revient ici au violoncelle, son premier instrument. Et elle y est radieuse. Comme si celui dont on dit que sa tessiture est la plus proche de celle de l’âme humaine pouvait lui ouvrir d’autres portes pour un singulier duo. Un concert comme un petit bonheur…

Pascal Kober
Renifleur du temps
Samedi 28 avril 2012 

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Disparition de B. B. King : le blues de Lucille

Le grand musicien de blues nous a quittés le 14 mai 2015 à l’âge de 89 ans.

Lucille, sa célèbre guitare, gently weeps

BB King, mardi 1er juillet 1997, festival Jazz à Vienne, photo Pascal Kober

BB King, mardi 1er juillet 1997, festival Jazz à Vienne, photo Pascal Kober

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Happy birthday Jazz Hot!

Les 28 et 29 mars dernier, la doyenne internationale des revues de jazz fêtait ses 80 ans derrière le Moulin Rouge à Paris, dans l’antre de Boris Vian (qui fit partie de notre rédaction dans les années 1950). La fête a vu passer de nombreux amis des mondes du jazz et de tout aussi nombreux musiciens comme Ellen Birath (chant), Daniel Chauvet (contrebasse), Philippe Desachy (saxophone baryton), Jean-Yves Dubanton (guitare), Bonney Fields (trompette), Ricky Ford (saxophone tenor), Agathe Iracema (chant), Michel Laplace (trompette), Kirk Lightsey (piano, ci-contre), Isabella Lundgren (chant), Gérard Naulet (piano), Lia Pale (chant), Michel Pastre (saxophone tenor), Mathias Rüegg (piano), etc. Voir la petite galerie ci-dessous dans laquelle un photographe facétieux a inopinément glissé trois images en forme de clin d’œil ;-) Saurez-vous les retrouver ?

Un anniversaire à poursuivre avec Delaunay’s Dilemma, une exposition consacrée à l’oeuvre de Charles Delaunay, fondateur de Jazz Hot, qui montre notamment ses Noirs au blanc, saisissants portraits de musiciens réalisés dans les clubs. L’accrochage dévoile également les coulisses de la naissance de la première revue de jazz du monde, créée en 1935.
Jusqu’au 11 avril 2015 à la Fond’action Boris Vian, 6 bis cité Véron, 75018 Paris. Entrée libre.

Pascal Kober

Pour en savoir plus sur cet anniversaire et sur la revue, voir le site Internet de Jazz Hot.

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Carmen Souza : transatlantique !

Carmen Souza, La Faïencerie. © 2015 Photo : Pascal Kober

Elle est née à Lisbonne, mais ses parents sont originaires du Cap Vert, au large du Sénégal. C’est donc tout naturellement que Carmen Souza interprète Sodade de Cesaria Evora (bien sûr), mais aussi Song for my father de Horace Silver dont le père était également issu de Dja r’Ma, l’île de Maio, située au sud de l’archipel.

Rien de très orthodoxe toutefois dans les relectures de cette chanteuse à la voix délicieusement polymorphe. Quand le jazz est là, la morna de Sodade ne s’en va pas. Elle se dévergonde en flirtant nonchalamment avec la note bleue dans une harmonisation qui joue le jeu d’un équilibriste dont le fil serait tendu entre deux mondes. Quant à la chanson pour son papa, elle prend fort justement ces couleurs latines qu’on ne lui connaissait guère. Ou pas à ce point.

Ce pont entre un Portugal du vieux continent et le nouveau monde des Amériques via les îles atlantiques est très intelligemment bâti par un directeur musical d’exception. Theo Pas’cal est bassiste. Excellent bassiste. Mais pas seulement. Theo est également un remarquable  arrangeur qui accompagne les voyages vocaux de Carmen Souza depuis treize ans déjà. Une complicité dont on mesure la rareté à chaque instant de leur concert. Remarquablement accompagné par le Britannique Aidan Glover au piano et Elias Kacomanolis, un percussionniste né au Mozambique qui fait preuve d’une belle finesse, ce quartet-là vous embarque de bout en bout pour un voyage au (très) long cours.

Une nouvelle belle découverte d’Élisabeth Mathieu qui dirige la Faïencerie, cette petite salle de l’agglomération grenobloise (à La Tronche). En 2013 déjà, elle programmait Youn Sun Nah, quelques mois à peine avant que la chanteuse coréenne ne rassemble plus de sept mille personnes à Jazz à Vienne. C’est bien là tout le bonheur que l’on peut aujourd’hui souhaiter à Carmen Souza et à ses musiciens !

Pascal Kober
Renifleur du temps

Site Internet de Carmen Souza

Site Internet de la Faïencerie

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Musée Hector-Berlioz : du phonographe à Internet

Attention : exposition madeleine (de Proust) ! Et qui ravira tous les publics, ce qui ne gâte rien… Chacun, en tout cas, y réveillera ses propres premiers émois musicaux. Le magnétophone à bandes pour ce qui me concerne. J’avais quatorze ans et mon premier salaire de «  manard » dans la métallurgie fut investi dans un Grundig TK146. Pour vous, ce sera peut-être l’ancêtre de l’autoradio, le juke-box de vos folles soirées adolescentes, le Walkman qui accompagnait vos randonnées en montagne ou, pour les plus jeunes de nos lecteurs, l’iPod qui, en 2001, a révolutionné le stockage (bouh, le vilain mot…) de la musique. Bref, exposition jubilatoire que celle concoctée par Chantal Spillemaecker et Antoine Troncy, avec l’aide de nombreux collectionneurs privés qui ont prêté ou déposé au musée de véritables trésors. Du matériel destiné à la reproduction du son, donc, depuis le phonographe à (énorme) pavillon jusqu’au site Internet Qobuz en passant par les radios en bakélite. Le tout méticuleusement contextualisé (et mis en sons) afin de mieux comprendre les progrès techniques qui mènent de l’enregistrement sur un fil métallique ou sur du… noir de fumée (!) jusqu’à la dématérialisation de nos fichiers mp3 actuels. Sans oublier les bouleversements culturels induits par ces innovations. Et ils sont nombreux !

Pascal Kober

Jusqu’au 30 septembre 2015 au musée Hector-Berlioz à La Côte-Saint-André (Isère).

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Les neiges du désert

À l’Occident de l’Orient, un hiver dans le djbel Sarhro. Des tirages en très grand format à découvrir (avec les peintures de Nassera Bouziane et de Christian Keramidas, ainsi que les photographies de Sahbi Hamada) jusqu’au samedi 31 janvier 2015, du mardi au samedi, de 13 h à 20 h, à la galerie More Art Tea, que vient d’ouvrir Isabelle Colbrant, au 41 rue Lesdiguières à Grenoble.

Scans : Yannick Brisquet, Glénat Production, Grenoble.
Tirages : Ludovic Fortoul et Jean-Louis Mathieu, Atelier Photo 38, Grenoble.

Ces neuf photographies ont été réalisées en février 1992 dans un rayon d’une vingtaine de kilomètres autour de Tizi n’Ouarg (province de Ouarzazate, Maroc). Elles ont, pour partie, été publiées dans un reportage paru dans le numéro 14 de la revue L’Alpe.

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Elounda : impressions crétoises (Cretan’s mood)

Les environs d’Elounda sont l’un de ces rares endroits au monde où l’on peut nager au cœur même de ruines millénaires. Cette civilisation minoenne engloutie m’a touché. Dans les eaux cristallines de l’ancienne cité d’Olous, j’ai rencontré une sirène. Pas sûr que ce soit Artemis Vritomartis, mais je suis convaincu qu’il y a là un lien avec la magie et la beauté de ces côtes crétoises. Seule Lida sait que seul le poisson sait… La prochaine fois, nous emporterons un verre de vin (crétois) pour marcher le soir venu autour de l’île…

Elounda Island Villas’ surroundings are one of these rare spots in the world where you can swim into the very heart of millenarian ruins. Minoan civilization touched me ! In the crystal waters of the ancient city of Olous, I had a rendezvous with a mermaid ! Not sure if it was Artemis Vritomartis. But I’m convinced that it has something to do with the magic and the beauty of this little hidden paradise of Cretan coast. Only Lida knows that only the fish knows (everything)… Next time, we’ll have a walk together during the night around the island with a glass of Cretan wine ;-)

 

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Disparition : Charlie Haden

Le contrebassiste américain nous a quittés hier. Un merveilleux musicien dont le jeu, tout de sobriété, se situait aux antipodes des rodomontades véloces de certains bassistes de jazz. De son bel itinéraire musical autour de la note bleue, particulièrement aventureux et toujours curieux de tout, je retiens notamment sa création à la fin des années 1960, avec la pianiste Carla Bley, du Liberation Music Orchestra ; ainsi qu’un merveilleux thème, Silence, qu’il avait écrit sur un disque enregistré pour ECM en 1980 avec le saxophoniste norvégien Jan Garbarek et le guitariste brésilien Egberto Gismonti. J’avais rencontré Charlie Haden à plusieurs reprises et notamment à Vienne en 1988 (image ci-dessous). Salut l’artiste…

Charlie Haden (1937-2014). Festival Jazz à Vienne (juillet 1988). Photo : Pascal Kober.

Charlie Haden (1937-2014). Festival Jazz à Vienne (juillet 1988). Photo : Pascal Kober.

Le site Internet de Charlie Haden est là.

L’article de Wikipedia sur le contrebassiste est très bien documenté.

Voir aussi les numéros 279 (paru en 1972), 446 (paru en 1987), 512 (paru en 1994) et 560 (paru en 1999) de la revue Jazz Hot.

 

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Exposition : dans les coulisses de Jazz à Vienne

Dans les coulisses de Jazz à Vienne

Plus de vingt ans maintenant que  je me glisse dans les coulisses des grands festivals de jazz de la planète pour conter la note bleue aux lecteurs de Jazz Hot, la doyenne des revues de jazz, créée en 1935 à Paris par  Charles Delaunay et Hugues Panassié.

De Pointe-à-Pitre à Saint-Petersbourg en passant par Anvers, Istanbul, Montreux, Stockholm ou Tanger, mes amours, mes voyages sont là. Plus proches aussi parfois, comme au festival Jazz à Vienne. Ici, les Alpes viennent tremper leurs pieds dans un Rhône qui étale langoureusement ses méandres, enlaçant la belle colline sur laquelle est bâti un théâtre antique. Depuis plus de trente ans, les vieilles pierres romaines accueillent durant la première quinzaine de juillet les meilleurs musiciens de jazz du monde, venus y jouer devant une tapisserie d’humanité (© Claude Nougaro ;-) composée de plus de sept mille spectateurs.

C’est dans ce lieu magique que la vingtaine d’images de cette exposition, soigneusement sélectionnées et somptueusement tirées par Ludovic Fortoul et Jean-Louis Mathieu, ont toutes été réalisées. Des scènes souvent intimistes, vécues en toute amitié avec les musiciens, mais qui sont de plus en plus difficiles à saisir en raison de la volonté affirmée de l’entourage des artistes de contrôler leur image. Alors même que sept mille spectateurs déclenchent sept mille fois leurs sept mille téléphones portables dans les gradins du théâtre antique… Vous avez dit « paradoxe » ?

Demain, que restera-t-il de la mémoire photographique du jazz ?

Expositions à Grenoble du mercredi 25 juin au samedi 6 septembre 2014 sur deux sites en vis-à-vis l’un de l’autre :
L’Atelier photographique 38, 104 cours Jean-Jaurès. 04 80 38 55 93. 
• L’Aiglon, 1 rue Camille-Desmoulins. 04 76 17 06 83.

Et pour entrer, par les mots et par les images, dans les coulisses de la préparation de cette exposition sur les coulisses de Jazz à Vienne ;-) deux liens Internet :

• Sur France 3, voir le reportage télé d’Isabelle Colbrant et d’Yves-Marie Glo.

• Sur France Bleu, écouter le portrait radio réalisé par Michèle Caron. 

 

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Mélanie de Biasio au palais idéal du facteur Cheval

Au pied de l’alpe est un palais. En ce palais sont des artistes. Ferdinand Cheval, facteur de son état, imaginait-il que son fameux palais idéal deviendrait lieu de rassemblement de tous les amoureux de l’art brut ? Imaginait-il qu’une directrice férue de culture, d’art et de musique, inciterait d’autres créateurs à s’exprimer dans cette improbable œuvre d’art qui chatouille les falaises du Vercors toutes proches ? Marie-José Georges l’a fait. Et diablement bien fait ! En 2012, avec une installation de Niels Udo ou encore avec Titouan Lamazou. Cette année (jusqu’au 29 juin) avec une surprenante création de Bernard Pras, un artiste qui, à partir de matériaux hétéroclites, a redessiné un portrait du célèbre facteur, visible depuis un seul point de vue, un peu à la manière d’un Georges Rousse. Le site et l’installation de Bernard Pras mériteraient à eux seuls le détour, mais ce cadre magique et ses nuits étoilées se prêtent également bien au spectacle. Le palais idéal du facteur Cheval accueille donc cet été une série de sept concerts. Aux côtés de valeurs sûres comme Maxime Le Forestier (le 5 juillet) ou Suzanne Vega (le 10 juillet), Marie-José Georges a pris le risque d’inviter aussi quelques jeunes pousses comme Mélanie de Biasio (photos du concert ci-dessous) que j’avais eu le privilège de découvrir en 2011 dans ses premières œuvres, déjà très prometteuses, au festival de jazz de Tanger (Maroc). Avec son dernier disque, No deal, intimiste à l’image du léger voile de sa belle voix grave, toute de délicatesse et de sensibilité à fleur de peau, la jeune vocaliste fait beaucoup parler d’elle en ce moment chez mes confrères journalistes. Conseil d’ami : si elle passe par chez vous (Marciac en août prochain) ne la ratez pas !

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Retour de l’aquarium (épisode 2 !)

Le numéro de juillet du magazine Chasseur d’Images est chez votre marchand de journaux depuis ce matin. J’y signe, en prélude à vos futures escapades estivales (et néanmoins aquatiques ;-) les textes et les images d’un dossier de dix pages sur les meilleures manières de réaliser des photographies sous-marines sans bouteille ni combinaison de plongée. Difficulté : néant. Plaisir : total. À vous de jouer ! D’autres images ? En cliquant ici.

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Les Alpes de Doisneau au Japon

Les Alpes de Doisneau au JaponAprès avoir enchanté plus de cent mille visiteurs au musée de l’Ancien Évêché à Grenoble, l’exposition Les Alpes de Doisneau (à laquelle j’ai apporté ma modeste contribution et qui avait fait l’objet d’un beau livre et d’un coffret parus aux éditions Glénat ; voir le numéro 58 de la revue L’Alpe) est présentée depuis aujourd’hui et jusqu’au 15 juin 2014 au musée de Kōriyama (dans la région de Fukushima) avant d’être accrochée à la fin de l’été au K*MoPA, le musée des arts photographiques de Kiyosato, dirigé par le grand photographe Eikoh Hosoe, dans l’ile d’Hokkaidō, la plus septentrionale de l’archipel.

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Jean-François Bauret

Il avait croqué Klaus Kinski et Serge Gainsbourg. Mais aussi tant d’anonymes dont il savait tirer le portrait, nu souvent, en noir et blanc tout aussi souvent, avec cette délicatesse dans le regard qui n’appartenait qu’à lui. Jean-François Bauret nous a quittés à l’âge de 82 ans, ce 2 janvier 2014. Il y a tout juste vingt ans, j’avais rencontré ce photographe tendre et délicieux dans son atelier de la rue des Batignolles, à Paris, pour un entretien publié par le magazine Grands Reportages en mai 1994, mais resté en grande partie inédit. Extraits :

Adepte du beau tirage noir et blanc, portraitiste du désir, Jean-François Bauret ne peut être suspecté de collusion avec ces ânes d’ordinateurs, bâtés de 0 et de 1. Pourtant, dans son home studio du dix-septième arrondissement, foisonnant de centaines d’objets de bois, de terres et de peaux, au milieu d’un monde organisé autour de l’organique et du souvenir, trône un Macintosh Quadra. L’informatique « Mais, c’est très simple ! Bits et pixels, compression et décompression, des câbles partout, les photographes ont été très affolés par le numérique. Noyés dans un discours qui leur était étranger. Mais le photographe de l’an 2000 ne sera pas différent de celui de de 1900. Pour lui, il sera toujours plus important d’aller voir Velasquez au Prado que de se rendre dans les salons professionnels pour parler de technique. »

« J’aime ce mystère de la photographie qui fait que l’émotion traverse l’objectif et va s’installer sur la pellicule. Le photographe doit être quelqu’un qui respecte et qui accueille. Un passeur, comme un bambou creux en Orient, un passeur de vie : je vais aider cette personne à émettre ce qu’elle a en elle, sa sensibilité, son émotion… 

«  Je fais une énorme différence entre le reportage qui relève quand même un peu de la photo volée et le portrait où il y a une vraie communication avec la personne photographiée. Soit le désir vient de moi, soit le désir vient de l’autre, mais dans tous les cas, il y a cette connivence entre deux désirs. C’est comme une déclaration d’amour. 

«  Ma femme est bien meilleure photographe que moi. Parce qu’elle a cette spontanéité qui fait qu’elle sort son appareil et qu’elle déclenche au bon moment. Je suis très souvent touché par la vraie photo simple, celle qui n’a aucune prétention artistique, cette photo-souvenir venant à un instant qui tombe juste. C’est un petit peu comme quand tu fais l’amour. Est-ce que tu vas réfléchir ? Est-ce qu’il faut que je mette ma main là ? Que je titille le bout de sein ici ? Je ne sais pas si tu feras bien l’amour si tu es dans ces dispositions. Ta main se placera tout à fait naturellement parce qu’il y a, en face, un besoin pour qu’elle se place là. C’est l’inexplicable de la relation humaine : la justesse qui tombe au bon moment. Ce qui suppose de se laver l’esprit des deux côtés. En tant que photographe et en tant que modèle. »

À Claude, sa dame, pensées…

Le site Internet de Jean-François Bauret

L’une de ses dernières expositions à la galerie Baudoin-Lebon

L’une de ses dernières interview en vidéo 

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Lia Pale : un voyage hivernal

C’est au pied des Alpes que le compositeur autrichien Franz Schubert (1797-1828) a écrit son Winterreise, probablement son cycle de lieder le plus désespéré. C’est au pied des Alpes encore qu’officie le pianiste et arrangeur Matthias Rüegg, créateur, en 1977, du Vienna Art Orchestra, un big band qui a chamboulé bien des frontières musicales dans le monde du jazz. C’est au pied des Alpes, enfin (à côté de Linz), qu’est née Lia Pale, jeune vocaliste qui, dans ce disque étonnant, s’attache à effectuer ce voyage hivernal de façon proprement inouïe. Les puristes vont probablement hurler. Les autres ne peuvent que tomber sous le charme de cette voix limpide et précise. Pas celle d’une artiste lyrique ni celle, aux accents plus marqués, d’une chanteuse de jazz : ici, on évolue en permanence entre hommage respectueux et habiles détournements réalisés avec une rare culture musicale. L’écoute consécutive des originaux de ces courts lieder (par exemple dans la version de Barbara Hendricks accompagnée au piano par Love Derwinger) et de leur relecture par Lia Pale et Matthias Rüegg permet de mesurer à quel point ce voyage sillonne tout autant les chemins de la musique populaire américaine que ceux de la tradition savante européenne. Comme une manière de synthèse entre deux univers généralement opposés dans la perception qu’en a le public. Et alors même que les passerelles peuvent être nombreuses dès lors qu’elles sont bâties avec intelligence. Jamais prédatrice, l’interprétation de Lia Pale sidère par sa justesse de ton. Une réussite par ailleurs complétée d’un livret magnifiquement illustré comme l’industrie du disque en produit hélas de moins en moins. Chapeau, les artistes !

Gone too far. Par Lia Pale (chant, piano), Ingrid Oberkanins (percussions), Hans Strasser (basse), Harry Sokal (cuivres) et Matthias Rüegg (piano). 2013. CD EmArcy 0602537296613 (distribution Universal Music). Site Internet : http://www.liapalemusic.com/a-winters-journey

Chronique publiée dans le numéro 63, daté hiver 2014, de la revue L’Alpe.


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Retour de l’aquarium : kind of blue

Navigation dans les Maldives à bord du Koimala. Atoll de Felidhe (Vaavu). Photo : Pascal Kober

Navigation dans les Maldives à bord du Koimala. Atoll de Felidhe (Vaavu). Photo : Pascal Kober

Une sorte de bleu. Les Maldives ne se résument pas aux îles-hôtels totalement isolées de la vraie vie du pays. Pour découvrir cet archipel autrement, direction l’extrême sud, de l’autre côté de l’Équateur, à l’Equator Village sur l’île de Gan, dans l’atoll d’Addu, alors en pleine période électorale pour les élections présidentielles de septembre 2013. Puis retour dans le nord pour une navigation à bord du Koimala, un dhoni permettant de réaliser quelques belles randonnées subaquatiques avec palmes, masque et tuba dans les eaux des atolls de Male sud et de Felidhe (Vaavu). Air, terre, mer et bleus… Images :

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 Air

 

 Terre

 

Mer

Que les ichtyophiles passionnés qui repèreraient des erreurs dans les légendes des images n’hésitent pas à les signaler

 

 Bleus

 

Contacts ? Informations ? Ici.

À faire : pour un voyage en famille, un joli circuit est proposé par le voyagiste Terres d’Aventure.

À lire : dans le numéro 365, daté juillet 2014, du magazine Chasseur d’Images, je signe les textes et les images d’un dossier de dix pages sur les meilleures manières de réaliser des photographies sous-marines sans bouteille ni combinaison de plongée. Difficulté  : néant. Plaisir  : total. À vous de jouer  !

À voir : Océans et Le peuple des océans. Le film, mais surtout les quatre remarquables documentaires de 52 minutes, réalisés et scénarisés en 2009 par Jacques Cluzaud et Jacques Perrin (mais oui, le petit matelot amoureux de Catherine Deneuve dans Les demoiselles de Rochefort !). En 2001, Andy Byatt et Alastair Fothergill ont également réalisé La planète bleue pour la BBC. Une série de documentaires aux images époustouflantes qui ont fait l’objet d’une suite, encore plus spectaculaire, en 2018.

À fuir : Atlantis de Luc Besson (1991). Une boursouflure vaine sur une «  musique » pléonastique d’Éric Serra.

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Marcus Miller au festival des Enfants du jazz

À Barcelonnette (Alpes-de-Haute-Provence), se déroule chaque année depuis 19 ans un festival qui fait la part belle aux enfants avec des stages de jazz (cette année sous la houlette d’Agathe Iracema pour le chant, de Guillaume Naturel et de bien d’autres). Conclusion en fanfare pour l’édition 2013 avec un Marcus Miller qui a longuement discuté avec les enfants en prélude à son concert avant de les inviter sur le plateau pour son deuxième rappel sur une reprise de Tutu mêlé d’un Come together des Beatles et de poursuivre par un bœuf au club du bar Le Choucas. Chapeau l’artiste ! J’en connais qui sont repartis avec de beaux souvenirs !

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Les Alpes de Doisneau avec… Melody Gardot !

J’animerai une petite causerie sur les Alpes de Doisneau au centre Séolane de Barcelonnette (Ubaye, Alpes-de-Haute-Provence) ce mercredi 24 juillet 2013 à 20 h 45 (entrée libre ; office du tourisme de Barcelonnette : 04 92 81 04 71).

Melody Gardot, Grenoble 2012

Melody Gardot. 13 novembre 2012. Photo : Pascal Kober

PS spécial coup de cœur (et qui n’a rien à voir) : le lendemain de ma causerie, la chanteuse américaine Melody Gardot se produira au même endroit, dans le cadre du festival Les enfants du jazz, au cœur du beau parc du musée de la Vallée. Un écrin de sapins entourés de montagnes qui devrait séduire la jeune musicienne (elle n’a pas trente ans). Melody Gardot a magistralement tricoté son dernier album (The absence) dans une sorte de sea movie entre Portugal, Maroc, îles du Cap Vert et Brésil. En somme, et pour faire écho à l’épopée des Mexicains de Barcelonnette, une autre traversée transatlantique qui vous transportera à coup sûr. Car nul ne peut résister à la belle maturité musicale de cette grande voyageuse…

PPS. Pour ceux qui n’aurait pas encore vu l’exposition Doisneau du musée de l’Ancien Évêché, à Grenoble, je rappelle qu’elle a été exceptionnellement prolongée jusqu’au dimanche 1er septembre 2013 et devrait fêter son cent millième visiteur (!) dans le courant du mois d’août avant de partir pour le… Japon.

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Youn Sun Nah à Jazz à Vienne

Les sept mille spectateurs du théâtre antique de Vienne sont tombés sous le charme du chant proprement inouï de Youn Sun Nah qui se produisait en quartet (avec Vincent Peirani à l’accordéon, Simon Tailleu à la contrebasse et Ulf Wakenius à la guitare) juste avant Avishai Cohen, le vendredi 12 juillet, lors de l’édition 2013 du festival de jazz de Vienne.

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Esperanza Spalding, Radio music society

Dans le cadre des Estivales en Savoie, le château des ducs, à Chambéry, accueille chaque été depuis dix ans quelques concerts de jazz à entrée libre avec de très belles têtes d’affiche. Dianne Reeves ou Al Jarreau en 2008 ; en 2013, Viktoria Tolstoy ou encore Esperanza Spalding avec sa Radio music society.

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Leçon de géographie : Céline Bonacina

Céline Bonacina, Jazz à Vienne 2010, photo Pascal Kober

Céline Bonacina, jazz à Vienne 2010, photo Pascal Kober

La chaine télévisuelle de service public France Ô, dédiée aux outremers de ladite France, diffuse ce lundi 1er juillet 2013 un concert en direct du festival de jazz de Vienne (Isère).

L’émission démarre à 20 heures. On s’attend donc à voir l’intégralité de la soirée. Soit, pendant une petite demi-heure, la formation de la jeune saxophoniste (baryton ; c’est rare chez les filles !) Céline Bonacina, présentée dans le programme du festival comme «  set découverte » (pourtant déjà vue, et avec quelle énergie, sur cette même scène du théâtre antique en… 2010 !), suivie de Malavoi et de Kassav.

Soirée Caraïbes, donc. Mais de Céline Bonacina, point. En échange, pendant la première demi-heure ainsi qu’entre les deux sets, bavardages d’animateurs, bandes-annonces, sujets sur le rap et le hip hop et extraits de concerts enregistrés (mais toujours avec la mention «  direct » affichée à l’écran) à Vienne l’an passé (Melody Gardot ; magnifique !) et même cette année (Marcus Miller avec Keziah Jones).

Pas de chance pour Céline Bonacina : la musicienne a pourtant bel et bien passé une partie de sa vie à la Réunion et sa musique (magnifique, elle aussi) est fortement imprégnée de la culture de cette île de l’outremer. Mais France Ô avait un alibi : la soirée s’intitulait Caraïbes…

 

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